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Biographie

L'enfance de JSR, née à Paris en 1985, a été bercée par les incroyables récits de son grand-père maternel, résistant ayant débarqué en Provence en 45, antimilitariste, militant anti-nucléaire de la première heure, objecteur de conscience pendant la guerre d'Algérie... Son père aussi lui raconte de drôles de contes sur la dictature militaire en place au Brésil, et lui présente ses amis aux drôles de noms d'oiseaux - leurs noms de guerre, utilisés pour préserver leur anonymat et protéger leurs proches des représailles du régime.

 

Imprégnée de tels récits, impossible pour JSR de ne pas s’intéresser très jeune aux crises sociales et politiques  du monde dans lequel elle évolue. Vivant dans un quartier populaire, elle intègre après un passage dans un collège de ZEP "sensible", un lycée privé dans le très bourgeois VI ème arrondissement. Le contraste entre les deux mondes la frappe en pleine face, et elle le vit comme une grande brutalité.

 

JSR envisage alors une carrière journalistique, avant de changer de cap : elle ne veut pas seulement dénoncer, mais surtout agir, car elle ressent un sentiment d'urgence. Elle entame donc des études de droit et se spécialise en droit pénal international, droits de  l'Homme et droit des étrangers, afin d'être à même de défendre ses idéaux.

 

En 2006, alors que son premier master de droit est en cours d'obtention, elle prend ses premiers clichés avec un reflex. C'est une révélation. Ses premiers thèmes seront parfois tristes, souvent violents, reflétant cette rage contre le système qui autorise des problèmes sociaux d'une telle envergure : solitude des grandes villes, violences policières, scènes d'émeutes, expression de la volonté populaire dans les manifestations et sur les murs, à travers les tags et les graffitis, etc. sont ses thèmes récurrents. Clichés volés en noir et blanc, durs, surconstrastés et agressifs, reflets d'une société de plus en plus acérée dans laquelle les rêves passent par la lutte.

 

Elle voyage beaucoup : États-Unis, Italie, Espagne, Croatie, Thaïlande, Royaume-Uni, Maroc... Et bien entendu, le Brésil, patrie de son père dont elle jouit de la nationalité.

 

De ces voyages, elle tire une conscience accrue des réalités sociales. Le malaise ressenti face aux inégalités constatées croît. La photographie est un moyen d'exorciser son mal-être et ses craintes face au monde politique et social contemporain.

 

En 2009, JSR s'envole vers l'Amérique du Sud pour un voyage initiatique. Elle parcourt alors le Brésil, du Sud au Nordeste, en passant par les régions quasi-désertiques du centre, la fantasmagorique São Paulo et Rio la magique, tout en faisant escale à Buenos Aires, en Argentine. Clocharde céleste vivant de poisson grillé et d’artisanat, son itinéraire change au fil des rencontres et de l'avancée de la saison des pluies. C'est la découverte d'une joie de vivre, d'un peuple spontané et toujours généreux, malgré la misère terrible qui sévit presque partout.

 

JSR ne vole (presque) plus ses images : elle prend ses premiers portraits posés dans des favelas de l’État de Bahia, et commence à photographier les paysages. Pour ne pas perdre ceux, merveilleux, qu'elle découvre et ne veut chasser de ses yeux ébahis. La couleur apparait, remplaçant de plus en plus souvent l'éternel noir et blanc, et les contrastes s'adoucissent, comme un espoir de lendemains meilleurs.

 

A son retour en France, elle est apaisée, pacifiée. Son travail photographique s'en ressent : même si elle n'a pas tout à fait abandonné ses thèmes originels et n'a jamais su renoncer aux instants volés à des inconnus, aujourd'hui, l'amour surpris là où on ne l'attendait pas, les furtifs instants de tendresse figés en un cliché, la poésie d'une lumière au petit jour ou d'une rue abandonnée constituent une partie intégrante de son univers.

 

Après avoir préparé l'examen d'entrée au Centre régional de formation à la profession d'avocat, JSR a décidé de réorienter sa carrière professionnelle vers le professorat. Elle travaille également sur plusieurs projets artistiques, notamment sur un reportage humaniste multimédia. Elle travaille en outre sur un projet de série de paysages en Bolivie, Patagonie et dans le Nord du Brésil, dont le thème est "Dualité(s) et reflets".

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