Le paradis existe, on l'a trouvé !
- b8jo40
- 16 déc. 2017
- 6 min de lecture
Après des semaines de travail acharné sur notre Kombi, nous prenons enfin la route le 26 novembre au matin, avec seulement une bonne vingtaine de jours de retard sur notre « planning ».
Le temps de fixer le coffre de toit acheté la veille, d'y installer la roue de secours et de le remplir de toutes nos affaires d'hiver, et enfin, le voyage peut commencer pour de bon !
C'est sous un ciel maussade que nous nous dirigeons vers Belo Horizonte, ou plus précisément Rio Acima, une petite bourgade du Minais Gerais. Là nous attendent nos amis Lana et José, un adorable couple que nous avons rencontré... via Airbnb !
Ils ont en effet passé une dizaine de jours chez nous à Paris au printemps passé, et la rencontre avait été mémorable. Nous avons prévu de passer deux ou trois jours chez eux, puis d'aller visiter le parc d'Inhotim, centre d'art en plein air, et la ville historique d'Ouro Preto avant de prendre la route de l'état de Rio.
Après 12h de route, nous approchons du but. Les 52 dos d'âne qui séparent Belo Horizonte de Rio Acima (à seulement 40 km de là, on vous laisse imaginer comme la route est agréable) nous ont littéralement achevés.
Enfin, nous arrivons à Canto das Aguas (littéralement "Chant des Eaux"), le condominio (résidence fermée et surveillée) où vivent nos amis. Le portier, surpris de voir débarquer un dimanche soir à minuit deux cadavres étrangers dans une Kombi, fait quelques difficultés mais nous laisse finalement entrer.
José vient nous chercher et nous accompagne jusqu'à la maison, où Lana nous attend avec un délicieux plat de spaghetti bolo maison. C'est déjà merveilleux, mais c'est le lendemain que nous réalisons l'étendue de notre bonheur...
Réveillés par le chant d’innombrables oiseaux, nous descendons dans la magnifique cuisine, où Lana a préparé le petit déjeuner, comportant notamment d'incroyables pao de queijo maison, tout juste sortis du four... Un régal !
La journée se passe à visiter l'immense condominio, qui abrite trois cascades, un lac, un centre nautique (où nous pouvons à volonté emprunter kayaks, stand up paddle, pédalos...), des toucans, aigles, martins pécheurs, colibris, écureuils, renards, caipivaras (sorte d'énooorme rongeur pouvant atteindre presque 2m de long !), papillons turquoises plus grand qu'une main ouverte... Le tout dans une nature luxuriante et variée.
On vous en passe, et des meilleures.
Autant dire qu'on oublie très vite que nous sommes enfermés. Si ce n'est qu'à plusieurs reprises pendant notre séjour, nous assisterons à l’infamante fouille de véhicule à laquelle tous les employés du condominio doivent se soumettre à chaque fois qu'ils en sortent...
Maintenant que nous avons découvert notre nouveau lieu de résidence, il est temps d'explorer les environs... José et Lana nous emmènent découvrir la cachoeira do Indio, une cascade située à quelques kilomètres du condominio et accessible par un chemin de randonnée relativement facile, bien que très accidenté.
Le lieu est paradisiaque.
Au retour, en revanche, les choses se gâtent un peu : José, premier de notre file indienne, heurte par inadvertance un nid d'abeilles... Et c'est le drame. Il récolte une dizaine de piqûres, ainsi que Lana. Johanna s'en sort mieux avec une seule, mais le dard est si profondément enfoncé qu'elle ne réussira à l'enlever que 3 jours plus tard, alors que son doigt a triplé de volume et perdu toute mobilité...
Quentin, par miracle, s'en tire sans la moindre piqûre.
Mais bon, même si la fin a été passablement douloureuse, nous sommes tous d'accord pour trouver que ça valait le coup !
Changement de programme pour nous : José et Lana nous proposent d'aller avec nous à Inhotim, et d'en profiter pour passer quelques jours chez le frère de José qui possède une maison près d'Ouro Preto. Ni une, ni deux, on accepte, et le lendemain, direction l'incroyable parc d'Inhotim, où art et nature se rencontrent pour notre plus grande joie.
Nous y passons la journée entière, ce qui ne nous permet de visiter qu'une petite partie de cet endroit magique. On sera obligés de revenir ! Hihi !
Le soir, arrivés à Glaura, sympathique petite bourgade de montagne, Celso, le frère de José, nous reçoit comme des rois avec une côte de bœuf fourrée au lard et au fromage... Un régal !
On vous prévient tout de suite : tout notre séjour chez José et Lana est ponctué de bombances incroyables, toujours à base de viande... Nos affinités avec le végétarisme se rattraperont plus tard... Pour ne pas heurter la sensibilité des plus gourmands, nous passerons sous silence nos innombrables festins... Mais on a bien dû prendre 2kg par semaine !
Après avoir bien mangé, et encore mieux bu (ou l'inverse?), nous prenons quelques forces pour les visites du lendemain.
Nous commençons donc la journée de mercredi par une visite de la mine do Passagem, qui fut l'une des plus grandes mines d'or de la région, et dont les kilomètres de galeries mènent jusqu'à Ouro Preto, Mariana, et pratiquement Rio Acima ! Nous ne dirons pas qui a eu des appréhensions en montant dans le petit wagonnet qui plonge pratiquement à pic dans la mine... :)
Une chouette petite promenade dans Mariana nous permet de découvrir cette petite ville, moins connue que sa grande sœur Ouro Preto, mais très charmante. Cependant, impossible de rester de marbre face au Pelourinho, où les esclaves étaient battus, parfois à mort, sur la place publique... juste devant l'église.
Les pelourinhos ont tous été détruits au Brésil, à l'exception de celui-ci et de celui, plus célèbre, de Salvador de Bahia. Contempler ce lieu infâme est particulièrement fort en émotions.
Pour nous remettre, nous partons vers Ouro Preto afin d'y « déjeuner » (il est déjà près de 16h). Si la partie repas est très réussie, la partie visite l'est beaucoup moins : une pluie torrentielle s'abat sur nous, et étant donné le relief très irrégulier de la ville, il est inutile de tenter l'aventure.
Nous rentrons donc chez Celso pour une nouvelle soirée de dégustations diverses.
Le temps n'étant pas plus clément le lendemain, tant pis pour Ouro Preto, nous rentrons à Rio Acima ! Nous y rencontrons les filles de José et Lana, Karine et Luiza, ainsi que leurs amoureux respectifs.
Avec Karine et André, c'est le coup de foudre ! Nous avons à peu près le même âge, et à partir de là, les jours se suivent et ne ressemblent pas : pluie, soleil, folles nuits dans les rues et bars de BH (prononcer "Bé Hagua", le petit nom de Belo Horizonte), barbecues (ici, on dit churrasco) chez des amis, excursions en stand up paddle, cocooning au milieu des chats, cours de cuisine mineira, glandouille au bord de la piscine, feijoada party... La vie ici est douce, et on s'oublie petit à petit.
Nous avons un peu l'impression d'être sur l'île de Circé la magicienne : nourris comme des rois, profitant pleinement des possibilités de la région, logés dans une chambre confortable, traités par nos amis comme des enfants adoptifs, et comme des des membres de la fratrie par leurs filles, nous en oublierions presque de voyager !
Nous mettons ce temps calme à profit pour améliorer Joia : la route entre Goiânia et le Minais Gerais et notre première nuit en Kombi (devant chez André, après une fête qui avait rendu le retour jusque chez nous... Difficilement envisageable) nous ont montré les faiblesses de notre installation.
Nous y remédions donc en renforçant le soutien du matelas, en arrimant le dossier de la banquette arrière et en améliorant la fermeture des portes des armoires. De plus, nous avons récupéré notre glacière électrique, réceptionnée il y a quelques temps par Lana et José, et racheté des barres de toit afin d'y installer la roue de secours, qui occupait presque la moitié de notre top case.
C'est autant de place en plus dans la Kombi, qui est maintenant très confortablement aménagée tant en position jour qu'en position nuit.
Enfin, nous nous sommes équipés en sciure de bois, gracieusement offerte par un ami artisan de José, qui nous servira pour nos toilettes sèches - Quentin est peu convaincu et souhaiterait s'en débarrasser, mais Johanna ne lâche rien.
Mais le temps est venu, et malgré les protestations de Lana, qui nous garderait bien encore quelques semaines, nous avons décidé de quitter ce petit coin de paradis vendredi. La destination n'est pas encore parfaitement claire, mais nous nous dirigerons tranquillement vers Rio...
Le départ a de nouveau été reporté à samedi, puis à dimanche, mais cette fois c'est pour de bon : demain, nous prenons la route !
A bientôt !
Edit : Ah, et nous oubliions un détail d'importance : à force de passer des journées et des nuits entières à papoter, Quentin a fait d'immenses progrès en portugais ! Il arrive maintenant à tenir une conversation (presque) sans l'aide de Johanna – qui commence à se lasser de son nouveau surnom : Dictionnario Vivo ("Dictionnaire vivant").
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