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Mon copain de Torotoro

  • b8jo40
  • 7 août 2018
  • 9 min de lecture

Pour bien commencer le mois d'août, nous quittons La Paz pour nous diriger vers des contrées plus sauvages... Et à plus faible densité de population !


Pour commencer, nous nous rendons à Sica Sica, où nous dévorons un plat au poulet dégueu que Quentin nous a dégotté avant de nous mettre au lit.


Un orage nous berce, nous sommes ravis : nous adorons écouter tomber la pluie pendant que nous sommes au chaud dans notre petit nid...


Le lendemain, nous traînons gentiment sur la place, très agréable, mais animée par un trouble inattendu : l'employé de la muni (= mairie) nous fait partager dès 9h du matin sa passion un peu spéciale...


Bizarre, mais plutôt marrant.



Malheureusement, l'église, une des plus anciennes de Bolivie (certains disent LA plus ancienne, mais a priori, c'est la deuxième...) ne peut pas être visitée pour le moment...


Nous discutons avec un petit pépé très gentil qui nous apprend que l'arbre devant lequel nous nous trouvons est âgé de plus de 600 ans...


Ensuite, un jeune homme nous raconte l'histoire de la guerre d'indépendance sous les arcades.


Nous sommes chanceux ce matin ! Deux cours d'histoire et une ambiance disco en une matinée ! La journée s'annonce bien.


Nous continuons notre route en direction de Cochabamba et nous arrêtons à Tarata, un tout petit village paisible connu pour avoir, avec plus ou moins de bonheur, vu naître non pas un, ni deux, mais carrément quatre présidents de la Bolivie ! Du jamais vu !


Bon, dans certains cas, ils auraient mieux fait de s'abstenir, mais bon...


En attendant, Tarata a non seulement un nom rigolo, mais donne l'impression d'être hors du temps. Nous prenons plaisir à parcourir ses étroites ruelles pavées, qui débouchent sans prévenir sur une place immense, où des palmiers hauts jusqu'au ciel ombragent les bancs face aux palais de style colonial.


Comme nous savons qu'une longue piste nous attend le lendemain, nous décidons d'avancer un maximum et roulons, roulons... Jusqu'à un petit hameau.


Il fait presque nuit, et la route et mauvaise : nous demandons à une petite mamie si nous pouvons nous garer devant ce qui semble être un dispensaire et se situe derrière chez elle. Elle nous regarde d'un air méfiant et ne comprend pas un mot de ce que nous racontons : elle ne parle que quechua.


Sa petite fille arrive, traduit, et le visage de la mamita s'éclaire : bien sûr que nous pouvons dormir ici, nous sommes les bienvenus, et le monde est à tout le monde. Chouette !


Le 3 août, c'est parti pour Torotoro !!!


Qu'est-ce que c'est que ce nom ?


Avant de vous expliquer plus en détails, précisons que, sachant que nous allions venir ici, Quentin a téléchargé la bande originale de Jurassic Park et a obligé Johanna à l'écouter au moins 7 fois pendant la journée. Dont 4 la dernière heure de route.


Par solidarité, nous vous invitons donc à lancer la musique ci-dessous et à l'écouter en boucle pendant toute la suite de cet article. Merci.



Où en étions-nous ?


Ah oui, Torotoro.


Cet endroit n'est pas célèbre pour son nom très similaire à celui du monstre-ours-lapin géant chelou et trop génial de Miyazaki, mais pour des raisons bien plus sérieuses - et pourtant pas moins cool, que nous vous expliquerons tout bientôt (autant faire durer le suspense).


Avant tout, sachez qu'il y a relativement peu de touristes à Torotoro, car l'accès est, euh... Compliqué, dirons nous.


Il n'y a que 130 km entre Cochabamba et le village, et pourtant... Il faut compter 4 ou 5h pour le rejoindre, car la piste est... Comment dire ? Pas top. Mais le paysage est magnifique.


Bizarrement, pour nous ça se passe quand même plutôt bien, au point qu'on trouve même la piste plutôt cool. C'est en revoyant les images qu'on s'est rendu compte que nous nous sommes vraiment habitués à tout et n'importe quoi...


En vidéo, on se rend mieux compte de l'état de la "route"... Comme on était en grande forme ce jour-là, on vous a laissé la musique qu'on écoutait dans la voiture. No comment please.

En plus, nous sommes ravis : nous sommes sacrément redescendus (Cochabamba se situe à un peu plus de 2 500 m au-dessus du niveau de la mer, ça peut vous sembler un peu haut, mais pour nous qui venons de passer je ne sais pas combien de temps à plus de 4 000 m, c'est top !), et la température s'en fait ressentir. Enfin, nous avons pu ressortir les t-shirts !


Bref, nous survivons très bien à "l'épreuve" de la piste et finissons par arriver à Torotoro. Mais alors, on va vous dire de quoi il s'agit ou pas ? Et pourquoi on vous fait écouter la B.O. de Jurassic Park ?


Un petit indice ?


Pour commencer, voilà un autre indice, en plus de la photo ci-dessus : le nom de ce parc national provient du quechua thuru thuru ("boue").


Toujours pas ?


Bon, allez, on vous raconte.


Le petit village de Torotoro est blotti à 2700m d’altitude au creux d'un immense plateau. Ou plutôt, pour être exacts, d'un immense synclinal. Euh, hein, syncliquoi ?


Pour faire simple, un synclinal est une formation géologique qui se crée un peu comme un accordéon de papier, sauf qu'on a une échelle un petit peu plus large : on prend un terrain tout plat, et on l'écrabouille, on le pousse fort fort fort à chaque extrémité. On obtient un terrain qui forme des vagues.


Les creux des vagues sont appelés synclinaux, les crêtes anticlinaux. Fastoche !


Maintenant, on érode le tout pour ne conserver qu'un creux, dans lequel on dépose pendant quelques petits millions d'années une fine couche de plusieurs mètres de sédiments histoire de l'aplatir encore, et on garde le début des remontées de chaque côté, mais sans atteindre la crête. Voilà un beau synclinal tout neuf !


Et le synclinal de Torotoro, déjà il est vachement beau, et en plus, il ressemble vachement... À des écailles (de reptiles ?) qui formeraient une crête (de dinosaure). Si, si, regardez :


OK, c'est bien joli tout ça, mais de là à parler de "Terre des dinosaures" et à nous gonfler avec un vieux Spielberg, tu pousses un peu mamie, me direz-vous.


Et vous aurez tort.


Déjà, rien que parce que le village de Torotoro, c'est effectivement le paradis des dinos :


Oui, d'accord, mais pourquoi tant de dinosaures ? Patieeeeeence on vous dit ! Non mais.


Un truc important à savoir : il est impossible (en tout cas, interdit, et c'est assez contrôlé) de visiter le parc sans guide. Donc il faut passer par la casa de guias pour organiser sa visite.


Le prix pour un guide est unique (la seule chose qui varie, c'est que c'est évidemment moins cher quand on a son propre véhicule - pour les parties où il en faut un), et on peut partager un guide pour 6 à 8 personnes.


Nous allons donc acheter nos billets d'entrée pour le parc (ça sera ça de fait pour demain) et allons traîner en ville pour essayer de trouver des gens avec qui partager le guide, ce qui peut s'avérer un peu plus difficile que ce que l'on pense, car il y a différents parcours : il faut trouver quelqu'un qui veuille faire le même.


Premier bistrot, banco : 4 jeunes français en goguette, ils acceptent tout de suite de venir avec nous le lendemain.


Surtout que nous, on est d'accord pour n'importe quoi : comme on n'a encore rien fait, on est partants pour n'importe quelle partie du parc.


Après une bonne nuit sur la calme Place des dinosaures, nous montons à pied à la casa de guias rejoindre nos petits camarades, avec qui nous avons rendez-vous. Il est 7h30 du matin, ça pique. On paie, on nous assigne un guide, c'est parti !


Aujourd'hui, nous allons à pied découvrir la cascade d'El Vergel, et... Et ? ET ???


Ouiiiii !!!


Des traces de dinosaures, imprimées dans la boue il y a 68 millions d'années, et qui ont été préservées intactes jusqu'à aujourd'hui !


Génial, non ?


Quentin est comme un gosse...


Au départ, Johanna n'est pas trop dedans, mais se retrouver face à ces empreintes, grâce auxquelles on peut carrément s'imaginer des scènes de la vie de ces "monstres" ayant vécu des millions d'années avant notre apparition a de quoi laisser songeur. Impossible de ne pas s'enthousiasmer !


Alors ? C'est quand même pas mal, non ?


Mais la journée est loin d'être terminée, car si Torotoro est la terre des dinosaures, elle abrite également des tas d'animaux bien vivants, et une nature magnifique.


Nous nous dirigeons vers la cascade d'El Vergel, nichée au fond du cañon de Torotoro, en passant par de nombreux points d'une rare beauté.


Pas mal pour un premier jour, non ?


De retour au village, il est trop tard pour faire une autre excursion aujourd'hui. De toute façon, nous mourrons de faim et le temps est menaçant. Nous décidons donc de passer une fin de journée tranquille et d'aller ensuite essayer de trouver des gens pour notre sortie de demain.


Alors que nous terminons notre déjeuner, un énorme orage crève les cieux, et des trombes d'eau se mettent à nous tomber sur la tête.


Il fait froid et humide.


Histoire de nous requinquer, nous allons nous prendre un chocolat chaud au petit café sur la place, pensant aller chercher les membres de notre futur groupe ensuite.


Erreur.


Après une entrée en matière tranquille, le patron, Mathieu, un suisse marié à une bolivienne, nous offre une tournée de bière pour le plaisir d'être avec des francophones. Et puis une autre à partager avec Meloé, la serveuse française, et Antonio, le serveur du coin.


Et puis, c'est le drame : le Padre arrive. Le curé du village est espagnol, il a une sacrée descente, et tente visiblement de nous faire croire au miracle de la transmutation, ou pas loin : dès que nos verres sont à moitié vides, il les remplit.


C'est ensuite à un groupe de musiciens local d'arriver. C'est parti pour un cours de charango (instrument typique de Bolivie, originaire de la région), en échange d'un cours de ukulélé. Et ça danse, et ça chante, et ça picole...


Et il est 5h du matin, nous sommes ronds comme des queues de pelles.


Nous nous effondrons dans la Kombi, heureusement garée juste en face.


Le lendemain, 5 août, on ne peut pas dire que nous soyons de la première fraîcheur... Bon, de toute façon, il pleut, ç'aurait été nul de visiter un parc national dans ces conditions.


Nous passons la journée à alterner siestes, repas, et conversations avec nos copains du café. C'est ce qu'on appelle un jour off... Mais pas pour le soleil, qui se met à taper bien fort dans l'après-midi.


Mais le jour suivant, pas question de faire des bêtises : nous sommes à 7h pétantes à la casa de guias, où nous rencontrons Neydi, une jeune femme de notre âge venue de Cochabamba avec sa soeur et ses cousins pour découvrir ce parc, où elle n'est jamais venue bien qu'elle n'habite pas si loin.


Nous partons pour la Ciudad de Itas et la Caverna.


Nous ne le savons pas encore, mais cela va être toute une épopée...


En effet, la Ciudad de Itas se situe bien plus haut que le village, à plus de 4 000 m d'altitude. La pluie que nous avons eue "en bas", c'était ici de la neige. Qui a commencé à fondre avec le soleil, transformant la route en une longue langue de boue glissante (thuru thuru, on disait ?).


Sachant que d'un côté, nous avons la montagne, et de l'autre un précipice, ce n'est pas très encourageant...

Par miracle, nous arrivons sains et saufs à la Ciudad de Itas.


Ça valait (presque) le coup de risquer de se retrouver dans le décor...


Cliquez pour faire défiler le diaporama !

Ayant récupéré nos véhicule, nous commençons à redescendre vers le village : nous allons marquer un arrêt à la Caverna, une grotte paraît-il très chouette, avant de rentrer. Sauf que...


On vous l'a dit, la route est glissante. Très glissante. Et raide.


Et un bus s'est planté dans le décor.


Touristes, guides, tout le monde est mis à contribution pour relancer la machine !


Une fois la route dégagée, nous reprenons notre chemin, non sans quelques frayeurs, d'autant que la descente est tellement raide que nos plaquettes de freins surchauffent... Et ils ne répondent plus.


Mais comme nous sommes presque arrivés, Quentin, confiant, termine au frein moteur et au frein à main... Et ben, on peut dire que c'est une journée à sensations fortes !


Et encore, nous n'avons pas tout vu....


En effet, pour visiter la grotte, nous devrons aussi faire quelques efforts - largement récompensés.


Cliquez pour faire défiler !

Après cette journée riche en découvertes et en émotions, nous retournons au café de Mathieu avec nos nouveaux amis.


Ils restent quelques heures avant nous puis rentrent à leur auberge, tandis que nous restons avec les gens d'ici, rejoints par le Padre qui nous remet ça - mais plus doucement que la dernière fois.


Sur les conseils de Mathieu, nous changeons d'emplacement pour cette nuit : vers l'entrée du village, il y a un grand terrain plat près de la rivière. C'est effectivement plus sympa que la place du village !


Le lendemain, nous prenons notre temps.


Après avoir rempli les bidons d'eau au café, nous assistons à... Devinez quoi... Allez...


Et oui ! Encore une fête de village avec parade !


Nous ne sommes pas certains qu'il soit possible de séjourner plus de 24h quelque part au Pérou ou en Bolivie sans y avoir droit...


Mais nous ne traînons pas non plus trop longtemps : le seul moyen de quitter Torotoro est de repasser par la piste que nous avons prise à l'aller... On va rigoler.


Ciao Torotoro ! Merci pour ces belles découvertes et ces super rencontres !


Ah oui, on avait oublié de vous dire... À la fin, la route est pavée. Ça secoue tellement qu'on préfère la piste...


À bientôt en la carretera !



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