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Les incas peuvent aller se rhabiller. On vous présente les Tiwanaku !

Le 27 juillet, nous sommes un peu inquiets en arrivant au poste frontière de Desaguaderro : le douanier qui nous a contrôlé lorsque nous sommes arrivés au Pérou nous a dit qu'il y avait peu de contrôles ici, aussi nous n'avons pas fait faire les papiers nécessaires pour faire entrer Kike en Bolivie (certificat de bonne santé, contrôle des vaccins et paiement de frais aux services agro-sanitaires péruviens...).


Nous espérons que ça va passer, car nous n'avons pas du tout envie de devoir retourner vers Puno faire les papiers !


Pendant que nous faisons la queue pour le contrôle de notre véhicule, nous cachons le poilu sous un poncho, sur les genoux de Quentin. Il reste sage et ne moufte pas. Nous avançons lentement.


Nous en profitons pour nous occuper de la paperasse : on nous accorde un visa d'un mois, que nous pourrons renouveler jusqu'à deux fois, à condition de repasser avant l'expiration de ce premier visa dans un centre de migraciones.


Au bout de 30 minutes, c'est notre tour. Le douanier bolivien ouvre la porte latérale.


C'est le moment que Kike choisit pour bondir hors de sous le poncho et pour sauter... Sous les yeux du douanier. Petit %!#@ !!!


Le douanier regarde Kike, qui regarde le douanier, qui regarde Quentin.


Le douanier : "C'est un chat."

Quentin : "Oui."

Le douanier : "Ah."


Il ferme la porte et nous fait signe d'avancer.


Nous sommes officiellement en Bolivie.


La blague !


À peine arrivés... Des bouchons...

Nous aurions bien poursuivi notre route au bord du Titicaca, mais nous n'avons plus beaucoup de temps (nous rentrons en France dans moins de deux mois... Rien que d'y penser, nous avons des sueurs froides...), et l'Isla del Sol, principale "attraction" du côté bolivien du lac, mais elle est en ce moment inaccessible en raison de fortes tensions entre les communautés.


Nous n'avons pas spécialement envie d'aller à Copacabana (oui, comme la plage mythique de Rio, mais version lacustre et bolivienne), qui paraît-il est une vraie escale à touristes... Et nous décidons donc de poursuivre notre périple sans plus nous attarder.


Nous arrivons donc en fin de journée dans un petit bled perché à presque 3 900 m d'altitude : Tiahuanaco, à environ 15 km des rives du lac Titicaca


Comme toujours, l'orthographe est modulable... Tiwanaku et Tihuanaco sont aussi acceptées...

Alors, on vous prévient, oui on vous a bassiné avec les incas, qui ont fait des tas de trucs géniaux, mais alors là, ils sont complètement déclassés.


Déjà, cette civilisation pré-incaïque a duré beaucoup plus longtemps que les fans du soleil (oui, on en devient presque désagréables envers ces pauvres incas qui ont pourtant été une super civilisation et qui s'en seraient peut-être sortis si les espagnols n'étaient pas passés par là, mais passons) : les tiwanakus s'imposèrent vers l'an 600 de notre ère (voir même, selon certains chercheurs, dès l'an 400) et leur domination perdura jusqu'en 1200.


Ils surpassèrent toutes les autres civilisations, tant par leurs avancées sociales et techniques que par la durée de leur règne, le plus long de toutes les civilisations : près de 1 000 ans au minimum... Voir plus de 2 000 si l'on en croit certaines sources. Cela donne à réfléchir.


Le déclin de la civilisation Tiwanaku pourrait avoir diverses causes : une guerre civile initiée en 1187 pourrait avoir précipité la fin du règne tiwanaku, mais on parle plus souvent d'un cataclysme naturel, par exemple le phénomène d'El Niño, ou d'un brusque changement climatique.


Quoi qu'il en soit, nous, on a bien envie de découvrir leur chef d'oeuvre, qui servit de capitale à leur civilisation.


Sauf que...


Nous n'avons pas croisé un seul distributeur sur la route, et il n'y en a pas ici.


Quand on demande où nous pourrions tirer de l'argent, on nous répond que le plus simple est d'aller à La Paz. Voilà qui ne nous arrange pas du tout...


Il nous reste bien quelques soles péruviens, mais nous seulement assez pour payer l'entrée à l'un de nous deux. Aïe.


Comme de toute façon le site s'apprête à fermer, nous décidons de passer tout de même la nuit ici (le "parking", juste en face du site, est immense et quasiment désert... Une bonne aire de dodo, on vous le dit), décidés à tirer au sort demain matin lequel de nous deux ira visiter le site.


C'était sans compter sur notre bonne étoile.


Alors que nous profitons du soleil de la fin de journée et essayons tant bien que mal de protéger Kike des mouettes qui l'attaquent (oui, il est tellement petit que c'est lui qui sert de victime aux oiseaux... C'est pitoyable), une jeune femme nous aborde car elle envisage de poursuivre son voyage en van aménagé et elle a quelques questions à nous poser.


Nous papotons un moment, et lorsque nous lui disons que nous n'avons pas pu tirer d'argent pour visiter le site... Elle nous propose gentiment de nous avancer le prix des deux billets (ça revient moins cher qu'en payant en soles) et de la rembourser dans quelques jours à La Paz !


Ça c'est sympa !


Et nous voilà "sauvés" ! Génial !


Le lendemain, nous pouvons donc tous les deux aller visiter le site... et quel site !


Pour la blague : en arrivant à l'entrée, nous demandons au gardien si nous pouvons visiter le site avec un animal.

- C'est classé à l'UNESCO, c'est interdit aux chiens.

- Oui, mais c'est un chaton...

- Ah, on ne m'a rien dit sur les petits chats... Euh... Ben ça doit être bon alors. Faites-le entrer...

Qui a réussi à se faufiler sur le site ? Bah tiens...

Nous vous donnons toutes les informations sur cet impressionnant complexe en commentaire des photos.


Nous passons au total au moins 3h à explorer le site : pour une fois, nous avions un super guide (prêté par les Chausson) : très détaillé, il y a au moins 25 pages consacrées au site et à la culture Tiwanaku !


Tout de suite, ça change, et contrairement à la Vallée Sacrée où nous avions parfois l'impression de n'être face qu'à un tas de cailloux, cette fois, nous percevons bien les enjeux... Bref, une visite passionnante !


Tellement qu'après avoir déjeuné (bah oui, quand même, on ne va pas se laisser abattre), nous enchaînons avec les musées (compris dans le prix du billet).


Ami voyageur, si tu emportes le Guide du Routard avec toi, ne l'écoute pas. C'est pas pour balancer, mais ça doit faire un moment qu'ils ne sont pas venus, et contrairement à ce qu'ils écrivent, les musées sont très, très intéressants et permettent de mieux comprendre un paquet de choses, tout en découvrant un nombre incroyable de monolithes et objets, notamment l'impressionnant monolithe de la Pachamama, plus connu sous le nom de son découvreur : Bennett.


Bref, si certains boudent le site (il y a quelques touristes, mais finalement assez peu), préférant foncer de La Paz au lac Titicaca (ou l'inverse), nous on trouve que Tiwanaku est une étape obligatoire !


Surtout que nous ne sommes pas bien loin de La Paz.


Nous ne prendrons pourtant pas le temps de nous arrêter à Puma Punku (une autre partie du site, située à un petit kilomètre de là) car Quentin commence à en avoir assez des sites archéologiques et n'a pas envie d'arriver trop trop tard à La Paz.


Nous partons donc en direction de la capitale du pays.



À bientôt en la carretera !






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