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Boire et déboires

C'est donc peu reposés et dans un drôle d'état que nous prenons la route de São Paulo.


Nous regrettons amèrement nos caïpis, bières et cocktails variés du réveillon... Les 1er janvier sont rarement agréables, mais celui-ci est particulièrement rude.


Ceci dit, nous sommes heureux de retrouver Norberto, ami d'enfance du père de Johanna, et Leila, que nous n'avons pas vus depuis notre dernier passage au Brésil il y a déjà plusieurs années (en dehors d'une fugitive rencontre surprise avec Leila à l'Opéra de Paris l'été dernier).


De plus, il fait beau, la route, bien que pleine de quebra molas (dos d'âne), est magnifique et nous croisons de nombreuses cascades.


Faire un pano sur la route : bof...

Quentin trouve cependant que Joia est un peu molle en ce début d'année, on dirait qu'elle aussi a la gueule de bois. Nous continuons cependant notre route dans la serra. Joia râle, a peu de patate, et du mal à passer les côtes un peu raides.


Soudain, c'est le drame, le vrai : alors que nous sommes en train de "grimper", en plein virage, elle s'arrête. Panique à bord : impossible de manœuvrer ici, la route est trop étroite pour faire demi tour.


Il se met à pleuvoir à verse (mais alors, vraiment des seaux !) et tous les baigneurs fuient les cascades environnantes, entravant notre marche arrière avec leurs véhicules.


Johanna sort faire la circulation (et se retrouve bonne pour l'essorage en moins de 2 minutes, merci la pluie tropicale) pendant que Quentin tente de reculer jusqu'à un accotement où il réussit enfin à faire demi-tour.


Bloqués pour cette fois, nous décidons donc de passer par la route côtière, plus longue, mais avec moins de montées. Très rapidement, nous réalisons que cela va être impossible : São Paulo est à près de 300 km, et notre Kombi chérie n'avance plus qu'à 40 km/h.


Le plus sage nous semble donc de retrouver notre petit spot de la praia do Pontal pour y passer la nuit avant de conduire Joia chez le mécanicien.


C'était sans compter le pont qui mène du centre historique de Parati, que nous avons rejoint tant bien que mal et par lequel nous sommes obligés de passer, à la plage...


En effet, le pont est en côte, et surchargé de piétons. De plus, la rue est pavée très irrégulièrement, il est donc impossible de prendre de l'élan pour tenter la traversée.


Nous abandonnons donc Joia dans le centre historique avant de prendre dans une pousada une des seules chambres disponibles dans la ville bondée par les touristes venus passer ici les fêtes de fin d'année.


Un peu compliqué de dormir là...

C'est totalement hors budget, mais nous sommes lessivés, stressés par cette panne dont on ignore la cause, et notre seule envie est de nous enfermer pour oublier ça jusqu'à demain.



Quentin est à bout de forces... Johanna présente un peu mieux.

Nous sommes tellement à bout de force que nous nous affalons sur le lit, sans avoir la force de sortir manger alors que nous sommes affamés, et Quentin se met à zapper entre les chaînes religieuses...


Point positif : nous avons non seulement pu prendre une douche, mais en plus, une douche chaude ! Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas connu un tel luxe !


Il y en a un qui n'a pas fait long feu...

Le lendemain, l'adorable tenancier de la Kombi-librairie du centre historique, avec qui nous avions déjà pas mal discuté, appelle les loueurs de Jeep (une des grandes activités de la région est la promenade en Jeep. Autant vous dire que nous n'aimons pas trop l'idée, mais au moins les loueurs s'y connaissent).


Ils nous indiquent donc un mécanicien sympa, et nous aident à pousser les passants (et Joia) sur le pont. Victoire ! Nous passons !!!


D'après le mécano, le problème viendrait du carburateur, encrassé. Après l'avoir battu (et donc à moitié démoli, il va falloir en racheter un rapidement si nous ne voulons pas nous transformer en bombe à CO2), il nous dit que le problème doit plutôt être électronique et nous accompagne chez un confrère...


Odilon, le 1er mécano, en pleine action

Le confrère cherche et ne trouve pas, rendez-vous est pris pour le lendemain.


Coup de bol : en attendant le verdict, nous avons lié connaissance avec un consommateur du bar voisin. Marcio (c'est son petit nom) est très sympa, et nous emmène chez lui afin que nous puissions y prendre une douche (chaude encore une fois !) et l'apéro. Qui a dit que nous devions absolument passer une journée pourrie ?


Salle de bain de hobbit ! :)

Chez Marcio
Vue de chez Marcio












L'apéro, ça nous rend beaux !

Marcio nous raccompagne ensuite jusqu'à notre Kombi, qui heureusement est tout de même un peu plus en forme que la veille. Nous réussissons donc à l'emmener jusqu'à "notre" plage afin d'y passer la nuit.


Le lendemain, après des heures de recherches infructueuses, un des mécanos pense avoir trouvé la source de nos maux : la valve d'accélérateur ne s'ouvre pas suffisamment, empêchant Joia d'utiliser toute sa puissance. Quelques bidouilles plus tard, Joia roule enfin ! Et même mieux qu'avant !


C'est ce machin là ("borboleta" en portugais) qui devrait s'ouvrir à l'accélération et qui ne le fait pas !

Nous nous croyons sauvés, et fous de joie, nous partons (enfin !) pour São Paulo.


L'air est doux, la route est belle, c'est le bonheur !


Pendant 60 km.


Dans une côte, à nouveau, Joia perd de sa puissance. Après avoir créé un nouvel embouteillage, nous réussissons à faire demi-tour et tentons de prendre un autre chemin, car en dehors des montées, elle roule comme il faut. Mais il était écrit que nous ne devions pas nous en sortir si facilement : en plein milieu de la route, crac !!! L'embrayage ne répond plus.


Nouvel embouteillage (ce n'est que le troisième que nous créons en 3 jours, belle moyenne), et à l'aide d'un policier fédéral (nous avons croisé auparavant des policiers de la policia civil, qui nous ont gentiment indiqué que s'occuper de notre cas n'entrait pas dans leurs compétences), nous réussissons à venir en marche arrière nous garer devant le poste.


Fortes (le policier en question) nous rassure et appelle "l'allemand", mécanicien de sa connaissance. Hasard ou coïncidence, le mécano en question est originaire... De Goiânia, comme notre Kombi ! Nous y voyons un heureux présage.


Serge (le mécanicien), Fortes (le policier) et Quentin devant le poste de police

Serge (et en plus il s'appelle Serge ! les vrais comprendront), le mécanicien, nous remorque jusqu'à son garage, où, en quelques minutes, il découvre un câble d'embrayage complètement déchiré ! Mais même après l'avoir changé, Quentin trouve que Joia manque de puissance (toujours ce même problème).


Serge, dit "l'allemao" et Luis en recherche de panne

Evidemment, avec un câble d'embrayage dans cet état, on ne risquait pas d'aller loin...


Comme de toute façon, la route est dangereuse de nuit (aux dires de tous les locaux, les attaques et barrages sont fréquents), nous nous rendons à la station service située à quelques centaines de mètres de là : elle est ouverte et surveillée 24h/24, et même Fortes nous a conseillé d'y passer la nuit.




Le lendemain, 4 janvier, Quentin est officiellement clandestino ! En effet, les 90 jours qu'il pouvait passer au Brésil sont écoulés.


Junior et Luis, respectivement fils et neveu de l'allemão, entament une révision complète de Joia.


Et nous sommes bien contents de la leur avoir confiée : ils réalisent rapidement qu'effectivement, le carburateur était encrassé, entraînant une surchauffe qui a fait fondre la gaine protégeant l'ensemble des fils gérant la partie électronique de la Kombi ! Ce problème n'ayant au passage absolument rien à voir avec la rupture du câble d'embrayage...


Bien grillée la gaine... Ou plutôt, bien fondue !

Ni une ni deux, il nous isolent tout ça, découpent notre carbu, le nettoient à fond, avant de le ressouder, nous changent le joint du réservoir à essence qui était un peu abimé, et par-dessus le marché, nous installent des protections contre la pluie aux fenêtres avant (depuis le temps que nous en rêvions) !




Enfin, nous sommes de nouveau en état de marche !!!


Et cette fois pour de bon.


São Paulo, nous voilà !


À bientôt en la carretera !

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