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Une parfaite semaine porteña

  • b8jo40
  • 23 janv. 2018
  • 7 min de lecture

En ce 17 janvier, nous sommes littéralement épuisés par nos deux jours de route.


Nous sommes donc bien contents d'arriver au Chill House, ex-auberge de jeunesse devenue hôtel, où Johanna avait séjourné dans une vie antérieure. Antoine, la moitié française des propriétaires (l'autre proprio est argentin) nous accueille plus que chaleureusement.


Nous passons l'après-midi à nous reposer et à glandouiller gentiment dans cette magnifique maison parfaitement restaurée et décorée avec amour.


Le Chill House - roof top

Le Chill House

Le lendemain, nous retrouvons Adrian, un ami des parents de Johanna, à la Biela, le plus vieux bistrot de la capitale ! Il nous remet le document tant attendu : le permis de Madame !!!


Enfin, nous allons pouvoir être deux conducteurs – du moins quand elle aura repris le volant sur des routes tranquilles... Conduire une Kombi en centre ville n'est pas forcément le plus malin comme première expérience sans moniteur et après 4 mois sans toucher des pédales.


Nous allons ensuite nous promener dans le cimetière de Recoleta, où il est très simple de trouver la tombe d'Eva Peron, la sainte Evita adorée des argentins : il suffit de suivre les groupes de japonais !


Cimetière de Recoleta - la tombe d'Evita

En visitant le Microcentro, nous arrivons Plaza de Mayo, où, comme tous les jeudis depuis plus de 40 ans, les Grand-Mères demandent justice pour les disparus de la dictature militaire.




Elles ne sont plus bien nombreuses, les vaillantes vieilles dames, mais la jeune génération reprend le flambeau, et si on ne compte plus beaucoup de foulards blancs, la foule est au rendez-vous pour tourner autour de la place, devant le palais présidentiel, en scandant les noms des disparus.


Impossible de rester impassible et de ne pas frissonner lors qu’après chaque nom appelé dans le porte-voix, des centaines de personnes scandent « presente ! ».


La place est également le rendez-vous du parti ouvrier et des manifestations en tout genres. Nous y traînons donc un bon moment, discutant avec les participants des différentes manifestations ayant lieu ce jour-là.




Sur le chemin du retour, nous faisons un crochet pour nous perdre un peu dans les rues de San Telmo, le quartier préféré de Johanna, et surtout, nous passons devant ce qui est probablement la plus belle librairie du monde.



Histoire de laisser nos estomacs prendre un peu d'avance sur notre itinéraire, nous dînons d'un tacu-tacu dans un resto péruvien recommandé par Jonatan, un étudiant brésilien qui vit au Chill House, où il donne des coups de main à la réception.


Buenos Aires n'est pas une ville qui se visite. Elle se vit.


Lentement, tranquillement.


Aussi, le lendemain, après avoir fait quelques achats urgents et tenté de changer nos billets d'avion (échec de la mission puisque pour changer nos billets, il faut passer par notre agence de voyage... à Paris. Très malin, Latam... Heureusement que Maman nous sauve la mise...), nous errons paisiblement dans les rues de Palermo avant de nous échouer dans un parc en fin de journée, afin d'observer les porteños (habitants de Buenos Aires) qui déambulent, font du sport, partagent un mate...




Le samedi, bien que Quentin ne soit pas en grande forme (la faute au tacu-tacu ? Nous avons fini nos plats la veille...), nous décidons de la jouer porteña à fond : nous nous rendons à Tigre !


Ce magnifique delta abrite de nombreuses résidences secondaires et cabañas, dont viennent profiter les citadins en mal de nature. Les rivières et ruisseaux s'entremêlent, créant un labyrinthe aquatique où chaque île paraît être un petit joyau à découvrir.


Tigre



En rentrant au Chill House, c'est la fête ! Antoine a invité des amis qui ont organisé sur l'immense terrasse un dîner-concert avec dégustation de vin !


L'occasion parfaite de rencontrer les amis et la fiancée d'Antoine, mais aussi quelques autres hôtes de la maison, notamment Sean, un adorable américain fan de Lars von Trier et de Twin Peaks (on ne sait plus pourquoi, mais ç'a été notre premier sujet de discussion. Avec des goûts pareils, il était certain que nous allions bien nous entendre), et Jeny, une charmante allemande en vacances.


La soirée est très sympa, mais le lendemain chante beaucoup moins... Comme un vrai dimanche, nous faisons donc la grasse matinée et petit-déjeunons copieusement avant d'aller au marché de San Telmo.


Traditionnellement, c'était une véritable foire hebdomadaire d'artisanat. Aujourd'hui, affluence touristique oblige, la plupart des objets provient de Chine ou de Taïwan, et les « artisans » n'ont pour la plupart jamais touché à un autre outil qu'une machine à calculer...


Cependant, en fouinant un peu, on trouve tout de même quelques stands d'objets faits à la main.




Nous craquons pour un mate et une bombilla, ainsi que pour un sac à dos en cuir – depuis le temps qu'on se disait qu'il nous fallait un deuxième sac à dos, l'occasion était trop belle - non sans avoir longuement papoté avec les vendeuses...



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Il nous semble important ici d'éclaircir la lanterne de ceux qui n'auraient jamais entendu parler du mate...


Le terme mate désigne à la fois une boisson, consommée par les argentins (ainsi que par les paraguayens et les brésiliens du sud), la plante dont elle est issue (la yerba mate) et le récipient qui sert à la préparer (une sorte de calebasse).


Boisson nationale par excellence, le mate est une véritable « drogue » pour les argentins. Ils en absorbent des quantités impressionnantes à toute heure, en tous lieux, et pratiquement à tout âge (on a déjà vu des petits hauts comme trois pommes siroter leur mate comme des grands).


Cela tombe bien, puisqu'il paraît que le mate regorge de vertus bienfaitrices pour l'organisme...


Toujours est-il qu'il est impossible de se promener en argentine sans voir les gens la bombilla à la bouche, une thermos sous le bras, quand ils n'ont pas carrément un sac spécial consacré au transport de leur boisson de prédilection. Au point que dans les zones protégées, il n'est pas rare de trouver des panneaux « interdit de manger, de boire, et de prendre du mate », comme si le fait de consommer du mate était à dissocier du fait de boire...


Il existe des mate (objet) de toutes tailles, de toutes formes et de toutes les couleurs. On boit le mate à l'aide d'une bombilla, sorte de paille en métal servant à la fois à refroidir le breuvage et à le filtrer.


Le mate se partage, et constitue un véritable acte social, au cœur du quotidien des argentins.

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Nous nous sentons comme à la maison : sur le marché, nous croisons Jeny, avec qui nous discutons un peu, puis, alors que nous nous dirigeons vers le parc Lezama après avoir mangé un morceau à El Hipopotamo, nous tombons sur Jonatan et un ami. Qui a dit que B.A. était trop grande ?


Pour conclure la journée, nous allons visiter le Caminito, ensemble de quelques ruelles colorées (et extrêmement touristiques) au cœur du quartier de la Boca.


La Boca a une terrible réputation, celle d'être violente, dangereuse, impossible d'accès aux touristes, qui sont invités à ne se rendre et à ne quitter le Caminito qu'en taxi (Uber ne dessert même pas la zone, signe que l'endroit est presque en état de guerre civile), et surtout, surtout, à ne pas s'y aventurer une fois la nuit tombée.


Bon, il faut dédramatiser...


Certes, la Boca n'est pas le quartier le plus safe de Buenos Aires. De là à lui faire une réputation de coupe-gorge, c'est un peu exagéré.


Non, on ne vous conseille pas d'aller explorer les bas-fonds du port. Non, on ne vous conseille pas de vous balader, nez au vent et reflex au cou, dans les rues de la Boca. Non, on ne vous conseille pas de vous y promener à 1h du matin complètement soûl.


Mais, habillé simplement et sans sortir vos appareils photos, rien ne vous empêche d'explorer un peu plus que le Caminito – cela vaut carrément le coup ! La Boca est un quartier populaire et bien vivant, et son architecture délabrée a quelque chose d'extrêmement touchant...


Pour voir le fameux Caminito, nous avons donc marché depuis le parque Lezama, bien animé par un marché bien plus populaire – et bien moins touristique – que celui de San Telmo.


Et nous sommes bien contents, car s'il est vrai que le Caminito est charmant, il ne s'agit vraiment que de deux toutes petites rues, qui, si jolies soient-elles, ne valent peut-être pas à elles seule le détour.




Après avoir bu un verre en terrasse (et subi une terrible attaque de pigeons voleurs de cacahuètes – comme quoi, la Boca craint quand même un peu), il fait presque nuit, nous sommes crevés et Quentin a son gros appareil photo, nous décidons donc de prendre le bus, ce qui nous permet de revoir tous les quartiers chouettes de Buenos Aires ou presque, pour un prix bien plus sympa que celui des city tours.


Pourtant, pas le temps de traîner une fois de retour au Chill House : on nous a recommandé d'aller à la Viruta pour voir danser du tango ! Une petite douche et c'est parti !


Nous aurions mieux fait de nous abstenir...


Peut-être que la Viruta est très chouette certains soirs. Mais le dimanche, c'est cours de rock, et vu que nous arrivons vers 22h, l'endroit ressemble à une salle des fêtes de village une veille de 14 juillet. L'ambiance est bon enfant, et contre toute attente, la population assez jeune. Nous nous essayons vaguement à quelques pas de danse, mais les danses de salon, ce n'est pas vraiment notre truc... Nous rentrons un peu dépités.


Pour notre dernière journée à Buenos Aires, nous décidons d'être studieux et de profiter de la bonne connexion Wi-Fi du Chill House pour remettre un peu le blog à jour et trier nos photos des dernières semaines.


Surtout, nous voulons être en forme, car ce soir, comme tous les lundis depuis environ 10 ans, c'est Bomba de Tiempo au Konex !!!


Nous nous rendons à ce super show de percussions en compagnie de Sean et Jonatan. Le spectacle est grandiose, comme d'habitude.


Sur place, nous retrouvons Jeny et deux amis à elle. Échauffés par ce début de soirée rythmé, nous repassons au Chill House, où Jeny nous dit avoir quelques bouteilles de vin en réserve. Les bouteilles disparues (sans doute l'action du Saint-Esprit), nous repartons quelques heures plus tard, espérant pouvoir voir du tango à la Catedral, une chouette milonga.


La fine équipe

Manque de pot, l'ambiance n'était apparemment pas au rendez-vous ce soir : alors que nous repassons pour la troisième fois devant l'entrée supposée de la milonga, nous croisons une jeune femme qui nous dit qu'elle a déjà fermé...


En réalité, il est déjà 4h du matin, et nous sommes tous plutôt contents de regagner nos pénates.


Tous ? Non. Une poignée d'irréductibles guerriers décide de poursuivre la nuit sur la terrasse : Quentin et Sean.


Le lendemain, ils rigolent moins, surtout Quentin... En effet, nous devons remballer nos affaires afin de prendre la route de Tandil... Autant vous dire que nous prenons notre temps, et ne décollons qu'après un déjeuner conséquent dans notre resto coup de cœur du séjour : Kilogreen, qui sert en mode fast-food une grande variété de salades, légumes, pizzas, pâtes, salades de fruits...


À bientôt en la carretera !




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