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La nature sauvage 1/2 : Patagonie nord - la péninsule Valdes

De la Sierra de la Ventana à la péninsule Valdes (aussi appelée presqu'île de Valdes), les paysages sont superbes.



Mais la route est bien longue, surtout que comme nous arrivons en Patagonie, nous subissons deux contrôles sanitaires accompagnés d'une fouille en règle du véhicule (étrangement, nos petits cactus, pourtant bien en évidence sur un meuble à l'arrière, passent inaperçus et poursuivent la route avec nous).


Alors que la nuit tombe nous fatiguons sérieusement, mais même une fois l'entrée de la péninsule franchie, interdiction formelle d'avoir ne serait-ce qu'une seconde d'inattention : une énorme de biche nous coupe soudainement la route.


Quelques minutes plus tard, c'est tout un troupeau qui nous passe sous le nez ! Quentin s'arrête afin que nous les observions un peu : ces biches ont quelque chose de bizarre. Un long cou, une drôle de tête... pas de doute, ce ne sont pas des biches, mais bien des guanacos, ces ancêtres du lama (d'après Wikipédia) !


Voilà qui réveille Johanna, amoureuse des camélidés en général, et des lamas en particulier (certes, le guanaco n'est pas vraiment un lama, mais peu importe).


Nous arrivons bien tard à Puerto Piramides, la seule ville de la péninsule : nous sommes (déjà!) le 27 janvier, et il est près de 23h30. Nous ne nous embêtons pas : nous nous garons en plein « centre-ville » (Puerto Piramides doit compter environ 10 rues...), faisons un petit tour de reconnaissance et revenons nous effondrer sur notre matelas...





El Origen - où l'on peut déguster de délicieux gâteaux maison

Le lendemain, après un délicieux petit-déj à El Origen, LE resto bio du coin (oui il y en a un ! Bon, la sélection de trucs bios n'est pas immense, mais au moins tout est bon et fait maison), nous faisons un petit tour sur la plage de la ville, allons récolter des informations au centre touristique et filons sur les pistes de ripio (gravier) vers la plage de la Baia Pardelas.


L'endroit est magique.



Joia semble également apprécier l'endroit

Bien que le camping sauvage soit interdit sur la péninsule (entièrement classée parc national), il semble tout à fait toléré ici : des tonnes de camping-cars, caravanes, tentes, van aménagés, des plus récents aux plus anciens, s'étalent à l'entrée de la baie.


L'eau est turquoise, les rochers saillants, un vent tiède souffle sur le tout. Un air de désert...



Après une balade jusqu'à la crique suivante, nous nous risquons même à un petit plongeon ! Johanna s'arrêtera à la taille, alors que Quentin, plus courageux, restera bien une quinzaine de minutes dans l'eau – encore un peu, et il serait devenu bleu Schtroumpf.


Se baigner en Patagonie, qui eût cru qu'on le ferait ?

Prenant la route des salines, nous sommes subjugués par la beauté sauvage de cette région.




Nous arrivons à la Caleta Valdes dans l'après-midi, non sans croiser de nombreux guanacos, des peludos, sorte de tatous que Quentin baptise gracieusement du nom de tupi-tupi (allez savoir pourquoi), des martinetas (drôles d'oiseaux ne sachant pas voler et se promenant toujours par groupes de deux), quelques nandus...


Guanacos !!! Qu'ils sont beaux ! On a beau en voir des tonnes, on aime toujours autant les rencontrer...



Une grande colonie d'éléphants de mer nous y attend. Mais ils sont tout de même assez loin, et on les distingue mal.




En suivant le sentier, nous apercevons ce que nous pensons être un pingouin esseulé. Pas du tout ! Il s'agissait en réalité d'un cormoran empereur (vous entendrez bientôt parler de nouveau de ce drôle d'oiseau).


Arrivés au bout, nous vivons l'une de nos plus grandes déceptions : nous sommes venus sur la péninsule pour observer un certain nombre d'animaux, mais en sachant pertinemment que ce n'était pas la saison des orques. Mais alors que nous arrivons au mirador, quelques personnes surexcitées nous demandent « vous les avez vues, vous les avez vues ? ». Nous ne savons pas de quoi elles parlent.


Jusqu'à ce qu'une femme explique à Johanna : « mais si, vous voyez là-bas, très loin, l'écume ? Ce sont des orques ! Elles étaient juste là (montrant la baie que nous surplombons) il y a 10 minutes ».


Nous sommes dépités. OK, nous n'espérions pas en voir, mais les rater à 10 minutes près, c'est dur... Nous repartons donc tout déçus vers la Kombi, en râlant un peu parce qu'un bonhomme n'arrête pas de crier.


Agacés, nous nous retournons, et constatons que c'est après nous que crie ledit bonhomme. Et qu'il nous fait de grands gestes. Nous nous rapprochons... « Aqui estan ! Mira, mira, mira !!! Aqui estan !!! » (« Ils/elles sont là ! Viens voir, viens voir, viens voir !!! Ils/elles sont là ! »).


On marche, puis on court, gagnés par un doute joyeux... Et oui !!! ELLES sont là !!! Majestueuses, grandioses, à peine à 2 mètres de la côte... Trois orques, deux adultes et une juvénile !!! Quentin se fige quelques instant avant de dégainer son appareil photo, Johanna est tellement émue qu'elle en a les larmes aux yeux.


Le spectacle est incroyable.




Les premiers instants de stupeur passés, nous mitraillons littéralement les belles, qui nous accordent la grâce de leur présence pendant plusieurs minutes, nous laissant tout le loisir de les observer (à part la petite, qui ne sort le bout de ses dents que très furtivement).


C'est donc fous de joie que nous prenons le chemin de la pinguinera, à quelques kilomètres de là.


Désolés de casser un mythe, mais nous vous devons une vérité sur les pingouins : c'est vrai qu'ils sont mignons comme tout, mais alors qu'est-ce qu'ils puent !


Ceci étant, nous sommes très contents de pouvoir les approcher d'aussi près et d'avoir la chance de les observer dans la lumière rasante de la fin du jour (il est près de 21h... Le soleil se couche tard ici !).




Nous revenons à Caletas, où le ranger accepte gentiment de nous laisser passer la nuit, et nous laisse même refaire nos réserves d'eau potable...


Le coucher de soleil est magnifique, et nous prenons nos aises : un petit thé, un bon bouquin, qu'a-t-on à envier à une "vraie" maison ? Pour tout dire, on se sent plutôt privilégiés...




Qui a un bien joli masque de sommeil ? ;)

Une voiture se gare à côté de la notre : ce sont Laurie et Céline, deux françaises en vadrouille depuis respectivement 3 ans et demi et 2 ans et demi, notre âge, super cool et pleines de bons conseils.




Ça tombe bien : nous avons un reste de saucisson et une bouteille de vin, nous papotons jusque bien tard (et dormons de même).





Le lendemain, nous nous réveillons avec une mauvaise surprise : notre roue arrière est complètement, mais alors COMPLÈTEMENT à plat ! Heureusement que les filles sont là : nous réalisons que nous manquons d'outils... Mais elles sont bien équipées !


Joie et bonheur du matin. On a failli retourner nous coucher, et puis on s'est dit qu'on pouvait quand même essayer de faire un truc...

Comme nous sommes un couple moderne, Johanna change la roue avec l'aide des filles, pendant que Quentin s'occupe de ravitailler tout le monde en thé.


Who's the boss ?

Ensuite, c'est la fête : les Céline et Laurie sont en fin de voyage, et nous refilent un paquet de trucs fantastiques dont elles pensent ne plus avoir besoin : aloe vera, clé à molette, bâton de marche, gourde filtrante... Les cadeaux sont variés et utiles, c'est le black friday de janvier !


S'arrête au passage une famille de français (un couple et leurs trois enfants) fraîchement débarqués en Argentine pour un road-trip en camping-car de 6 mois. Ils ont à peu près le même trajet que nous, nous les recroiserons probablement !


Nous offrons aux enfants quelques stickers. Maintenant, le golden flamingo nous servira de signe de reconnaissance !

Tandis que nos nouvelles copines vont faire un tour pour voir les éléphants de mer, nous partons vers Punta Norte où elles nous rejoindrons plus tard (d'un commun accord, nous avons pensé que comme ça, si nous avions un problème avec la roue de secours, qui n'a pas très fière allure, elles pourraient nous sauver).




Une colonie de lions de mer a élu domicile à cet endroit. Ils sont impressionnants... Et bruyants !



Une jolie famille ! (On ne dira rien sur le nombre de femelles qu'un mâle peut avoir dans son harem)

La vie au sein de la colonie a l'air assez mouvementée : c'est la bagarre dans tous les sens, et tout le monde, mâle et femelle, présente de sacrées cicatrices et/ou blessures !


Nous papotons avec les guardafaunas (rangers), qui sont ravis de nos photos des orques : apparemment, elles sont assez bonnes pour leur permettre d'identifier les individus. Ils nous racontent du coup des tas de choses sur le mode de vie des orques, nous montrent des photos impressionnantes de chasse.



Malheureusement, le fait que nous ayons copiné ne les fera pas céder : ils n'acceptent pas que nous dormions ici, malgré l'insistance de Laurie, arrivée entre-temps avec Céline...


Nous repartons donc tous les quatre afin de dormir sur la « plage hippie », comme nous l'avons déjà surnommée. Et, avouons-le, on fait un peu la course - mais pas trop, Maman, ne t'en fais pas.



Nous repassons brièvement par Puerto Piramides car Quentin ne peut presque plus marcher tant il a mal à la cheville : d'après les rangers, qui ont jeté un coup d’œil, il a été piqué par une veuve noire (oui, la vilaine araignée) et a besoin de se faire examiner à l’hôpital sans tarder...


Le médecin, le super Docteur Quique, parle très bien le français (pour les questions médicales, c'est plutôt pratique : on se débrouille en espagnol, mais au moins là, on est SÛRS de ne pas mal comprendre) et nous rassure : la piqûre datant déjà d'un ou deux jours, s'il avait dû faire une réaction allergique et mourir, ça serait déjà fait, maintenant il faut juste attendre que ça passe. Chouette alors !


Coucher de soleil menaçant sur la route de la plage...

Arrivés à la plage, les choses sont beaucoup moins sympas que ce que nous espérions : une tempête arrive... Et ici, les tempêtes ne rigolent pas. Les rafales de vent peuvent atteindre les 120km/h !


Dans la nuit, du sable plein les yeux, nous avons du mal à retrouver nos amies. Nous nous garons côte à côte dans un renfoncement de la falaise, mais rien à faire, le vent est trop violent, et chacun se retrouve confiné dans son van.


Les éclairs déchirent le ciel, il y a tant de vent que la pluie ne tombe que sporadiquement, et toute la nuit, Joia se balance, secouée par le vent (au point qu'à certains moments, nous craignons qu'elle ne verse sur Shamballa, le van des filles).


Au matin, nous passons regonfler nos pneus (le ranger de la Caleta Valdes, qui nous a prêté son gonfleur, avait eu la main un peu légère, même pour rouler sur piste) en ville.


Un petit tour au centre d'interprétation, que nous n'avions pas pu voir en raison de notre arrivée tardive (et très intéressant), puis à l'Isla de los Pajaros (qui selon la légende aurait inspiré à Saint Exupéry son dessin de boa avalant un éléphant, et partant, le Petit Prince), et nous quittons à regret ce territoire aride, violent et majestueux, où l'on resterait bien pour toujours...


À bientôt en la carretera !

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