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La nature sauvage 2/2 : Patagonie sud - de Puerto Madryn au détroit de Magellan

  • b8jo40
  • 4 févr. 2018
  • 6 min de lecture

Le 30 janvier, nous quittons donc à regret l'enchanteresse péninsule Valdes pour Puerto Madryn.


En effet, nous avons un clou planté dans un pneu, et il semble que notre roue de secours, bien qu'elle ait l'air de tenir la route, ne soit pas très nette non plus...


De plus, il est grand temps de changer l'huile moteur si nous ne voulons pas que Joia nous claque dans les pattes, et les kilomètres de ripio ont desserré, voir fait sauter, un nombre considérable de vis et boulons, parfois difficilement accessibles (notamment celui d'un des phares auxiliaires, qui a méchamment tendance à loucher à gauche).


Arrivés dans un garage (qui ne s'occupe pas des pneus, bien sûr : ici, chacun son boulot, et les pneus, c'est celui de la gomeria), nous rencontrons Marion et Polo, qui ont un problème de fuite avec Phileas, leur camping-car.


Marion et Polo nous donnent beaucoup d'espoir pour de futures aventures : en effet, ils sont partis voilà plus de deux ans, accompagnés par leurs deux filles, Maud et Camille, qui avaient respectivement un peu plus de 4 ans et un peu moins de 2 ans au moment du départ. En Colombie, Aurore est arrivée ! Preuve, s'il en fallait, qu'on peut parfaitement vivre sur la route avec des enfants !


Les filles sont en effet très « avancées pour leur âge », comme on dit (l'expression nous déplaît particulièrement, comme si un enfant qui ne savait pas faire certaines choses à un moment donné était nécessairement « retardé », mais bon, elle est pratique).


Pour suivre leurs aventures, cliquez ICI.


Nous nous retrouvons un peu plus tard sur une plage à la sortie de la ville, où nous avons tous élu domicile – du moins pour une ou deux nuits.


La soirée, la journée du lendemain, et la soirée suivante se passent en grandes discussions sur à peu près tout : les voyages, l'éducation, les galères et les joies de la vie en camion (on s'est tout de même rencontrés au garage, ça veut dire des choses), l'écologie, la bonne viande argentine (dont on n'a pas assez profité à notre sens), le véganisme (ils sont adeptes), le manque de fromage, la politique, l'apolitique...



Nous trouvons tout de même le temps de faire réparer nos pneus (parce que oui, ici, les pneus, on ne les change pas, on les répare ! Et comme on le pensait, il y avait bien un clou planté dans notre roue de secours, et non pas un, mais deux clous dans notre pneu à plat...), le plein de fromage, et même de retrouver le Docteur Quique dans son dispensaire, où il nous reçoit immédiatement.


Youpi ! Il nous donne une vraie ordonnance en espagnol pour les prises de sang que Johanna doit faire régulièrement, ce qui nous facilitera bien les choses : son ordonnance française scannée a parfois été refusée...


Nous sommes donc refaits, et bien reposés pour prendre la route de Punta Tombo !


Nous avions peur du froid patagon, que nenni ! En ce 1er février, l'été bat son plein, et c'est en short et t-shirt que nous allons à la rencontre de cette immense colonie de pinguinos (en réalité, des manchots de Magellan, mais ici, on les appelle comme ça).


Le centre d'interprétation est moyennement intéressant, contrairement à celui de la péninsule Valdes, mais vaut le coup d’œil : il est complètement psychédélique !


La promenade est agréable : sur des passerelles en bois, on se balade au cœur de la colonie. Les pingouins sont omniprésents, et ont même la priorité lorsque nos routes se croisent.

"Cédez le passage au pingouin, merci"

"Attention, on arrive !!!"

Repos pour le guanaco !

Passer la nuit dans une station-service nous est assez désagréable : nous nous sommes bien habitués à notre vie d'enfants sauvages en pleine nature ! Mais nous sommes contents de pouvoir refaire le plein d'eau potable (il y a peu de cours d'eau sur notre chemin, aussi le ravitaillement en eau est un problème récurrent).


Nous ne traînons donc pas et après le petit-déj, nous filons vers Caleta Olivia, où nous pouvons approcher les lions de mer... aussi près que ceux-ci nous le permettent ! Se retrouver assis au milieu d'eux, sur une plage, est une expérience fantastique !


Siesta !

Sur un coup de tête, plutôt que de continuer en droite ligne vers le sud, nous prenons la tangente direction le Monumento natural de los Bosques Petrificados, une forêt pétrifiée... Excitant !


Comme grâce à iOverlander, la super appli de vanlifers qui nous aide bien depuis le début de notre périple, nous savons déjà que les rangers ne nous laisseront pas dormir dans l'enceinte du parque national, nous nous arrêtons quelques mètres avant le panneau, en pleine steppe patagonne.


Que nous sommes bien !!! Nous avons droit à un coucher de soleil grandiose, comme la Patagonie sait en offrir, et nous sentons vraiment seuls au monde...


Séance photo, musique en plein désert, les seuls êtres vivants que nous voyons sont des groupes de guanacos. Le paradis, en somme !


Le lendemain, nous sommes un peu déçus par la visite de la fameuse « forêt pétrifiée » : en guise de forêt, quelques troncs fossilisés. Finalement, le plus intéressant s'avère le centre d'interprétation qui explique clairement le processus de pétrification.


Mais nous ne regrettons pas le détour, au contraire ! Nous avons été ravis de notre nuit, et les paysages vus depuis le Monumento sont à couper le souffle et valaient à eux seuls les kilomètres de ripio !



Mais il était dit que ce 3 février serait voué aux visites ratées : nous mettons le cap sur San Julian, afin d'y découvrir la réplique grandeur nature du bateau de Magellan. Il s'avère que San Julian est une ville parfaitement inintéressante, et que la réplique historique rappelle plutôt un décor de Disneyland.

Quentin, très déçu (mais qui se marre un peu quand même)

Nous arrivons donc dans une station YPF où faire le plein (les postos ne sont pas nombreux dans la région, et notre réservoir n'a qu'une autonomie d'un peu plus de 400km... Nous avons déjà eu quelques frayeurs), et hésitons à y passer la nuit.


Malgré notre aversion grandissante pour tous les lieux habitués, Johanna a envie de rester car elle est victime d'une atroce migraine et n'a plus envie de faire de route. Mais Quentin insiste pour partir, promettant une rivière à quelques minutes de là.


Comme il a eu raison !


Nous nous retrouvons dans un petit bosquet abrité du vent (enfin tout est relatif... Nous sommes tout de même en Patagonie), au bord d'une rivière cristalline qui nous permet de refaire nos stocks d'eau et, au matin, de prendre une douche glacée bien revigorante – nous avons atteint les limites de notre douche solaire.


Ça tombe bien : une grosse journée nous attend, puisque nous devons aujourd'hui atteindre la Terre de Feu argentine, à quelques 530 km de là, sachant qu'il nous faudra prendre un ferry (et oui, la Terre de Feu est une île!) et traverser deux fois la frontière...


Nous commençons par nous réapprovisionner en essence à Rio Gallegos, où nous achetons deux jerricans afin de les remplir une fois en Terre de Feu (l'essence y est moins chère), avant d'arriver à la frontière entre l'Argentine et le Chili.

Ce passage est ultra simple et bizarre : un seul bâtiment, une seule file d'attente, permettent d'accomplir à la fois les formalités douanières de sortie du territoire argentin et d'entrée au Chili ! En revanche, au moment de la déclaration des produits, instant de stress : nous savons par d'autres voyageurs que les chiliens sont stricts, très stricts sur l'importation de produits animaux... et végétaux.


Fromages, viandes, légumes et plantes sont formellement interdits d'entrée sur le territoire chilien.


Or, si Quentin rêve depuis fort longtemps de se débarrasser de nos cinq petits cactus, qui voyagent avec nous depuis le Brésil en dépit des nombreux attentats dont ils ont été victimes de la part de Quentin, des contrôles sanitaires patagons, de trois entrées sur le territoire argentin et d'un passage au Paraguay, Johanna y tient beaucoup!


Coup de bol : en dépit d'une déclaration en règle, le douanier chargé de la fouille du véhicule se contentera d'un oignon, lâché comme un appât. Et voici nos cactus au Chili !


Arrivés à Punta Delgada, où nous devons prendre le bateau afin de traverser le détroit de Magellan et d'atteindre la Terre de Feu, nous subissons un terrible choc thermique... Les températures s'étaient déjà brutalement refroidies à Rio Gallegos, mais là, les conditions météo sont extrêmes : en plus du froid, le vent et la pluie se mêlent en un terrible cocktail.




Pourtant nous sommes ravis : sortis malgré tout sur le pont pour profiter de la vue, nous constatons qu'une bande de dauphins de Commerson suit notre sillage ! Ils sont magnifiques : s'ils sont tout petits (c'est l'une des plus petites espèces de dauphins du monde), leurs couleurs rappellent beaucoup celles des orques.


À bientôt en la carretera !!!

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