Fitz Roy : la montagne sacrée
Nous avons de la chance en ce 23 février : non seulement la route entre El Calafate, où nous avons « rencontré » le Perito Moreno, et El Chalten est sublime, offrant une vue imprenable sur le Fitz Roy et toute la chaîne de montagnes qui l'entoure, mais nous avons en prime droit à un beau coucher de soleil juste derrière les montagnes.
Les quelques heures que dure le trajet filent, et nous arrivons presque sans même nous en apercevoir à El Chalten, minuscule bourgade composée de quelques rues et maisonnettes.
Pour notre première nuit, nous élisons domicile près de la rivière qui borde la ville. Et qui retrouvons-nous ? Notre petite famille de la péninsule Valdes ! Ça nous fait bien rigoler : cela fait maintenant un mois que nous nous retrouvons sans cesse : à Ushuaïa, à Torres del Paine, et maintenant ici !
Cette fois, c'est décidé, demain nous nous retrouverons pour l'apéro, histoire de faire enfin connaissance comme il se doit !
La nuit est très, très venteuse, aussi le lendemain, nous fuyons vers l'entrée de la ville pour prendre notre petit-déjeuner dans un endroit plus abrité. Bam ! Nous tombons sur Michael, Marion et leurs filles, que nous avions déjà rencontrés à Torres del Paine. Décidément, le monde des voyageurs au long cours est bien petit.
Le vent étant très violent toute la journée, nous la passons à glandouiller tranquillement dans la Kombi en centre-ville, où les constructions nous protègent un minimum des violentes rafales.
Nous rencontrons ainsi Neill et son chien, partis de Californie il y a 2 ans ½ et heureux propriétaires (enfin, surtout concernant Neill, on n'a pas trop l'avis du chien) d'une Kombi brésilienne ! Un peu plus tard, Alvaro vient toquer à notre porte afin de nous dire que lui aussi fait partie de la grande Kombi Family et que si nous avons besoin de quoi que ce soit, nous pouvons nous adresser à lui.
Il n'y a pas à dire, voyager en Kombi permet de faire un tas de rencontres sympas !
Nous recroisons également notre petite famille française, et réalisons que nous n'avons jamais échangé nos prénoms ! Il s'agit donc de Carine, Didier, et de leurs trois enfants, Lucie, Léon et Milou (dans l'ordre décroissant). Il était temps !
Nous nous retrouvons donc tous à Confluencia (notre spot du matin, qui deviendra vite notre camp de base à El Chalten) pour partager un apéritif avec Michael et Marion. Les enfants nous offrent alors un superbe cerf en bois, feuillages et éléments de récup' qu'ils nous ont confectionné dans la journée, nous sommes super touchés.
Le lendemain, nous le vent étant enfin au repos, nous nous offrons le luxe d'une grasse matinée, traînons pas mal en papotant avec les copains et en préparant mollement nos sacs d'excursion... C'est donc seulement vers 15h que nous décollons pour entamer une petite boucle en randonnée, direction le majestueux Fitz Roy ! OK, il n'est pas vraiment "sacré". Cependant, il s'agit d'une icône de l'Argentine, dont il est sans doute le mont le plus célèbre. Avec les quelques pics qui l'environnent, il est même l'emblème de la marque Patagonia, c'est vous dire ! Et puis, il faut bien appâter les fans de Jodorowsky !
Nous sommes mous, très mous, aussi, dès le premier mirador, c'est pause sandwich ! Ça promet pour la suite...
Effectivement, nous montons à un rythme d'escargots. Nous nous arrêtons longuement en chemin car nous croisons en route Neill et sa copine Kathy, de passage pour quelques semaines, et n'arrivons au camping Poincenot qu'en fin de journée. Le temps de monter le camp et d'aller faire un petit tour au mirador Piedras Blancas, et la nuit commence déjà à tomber.
Nous dormons mal car le temps s'est vilainement rafraîchi, et nous avons eu un peu froid. Nous engloutissons un petit déjeuner sommaire avant de nous rendre à la laguna de los Tres, histoire de voir « en vrai » la carte postale de la région : après une petite heure de montée qui réveille (il y a un sacré dénivelé !), nous nous retrouvons au pied du Fitz Roy.
La vue est magnifique, même si le grand timide refuse obstinément de se découvrir complètement.
Après avoir passé une bonne heure et demie à admirer le géant en espérant (en vain) que les nuages l'abandonnent, nous redescendons au camping afin de déjeuner et de plier bagages.
Nous empruntons alors le sentier Madre y Hija nous semble affreusement long ! Nous devons cependant rendre hommage à sa beauté.
Nous arrivons épuisés au camping De Agostini, mais qu'à cela ne tienne, après avoir installé notre bivouac, nous allons jeter un œil sur le Lago Torre.
Pas de bol, les températures, plutôt clémentes ces jours-ci, ont décidé de chuter brutalement pile pendant notre trek ! Nous sommes donc totalement sous-équipés et un froid polaire nous maintient éveillés pratiquement toute la nuit.
Une fois le jour levé, nous décidons de nous lever et partons directement vers le mirador Maestri, nous disant qu'une petite marche matinale nous réchauffera.
C'est effectivement le cas, et de plus, nous avons la chance de pouvoir admirer les pics, parfaitement dégagés en dépit d'un ciel plutôt couvert.
De retour au camping, nous employons nos dernières ressources pour bricoler un petit-déjeuner convenable et replions tranquillement avant d'entamer le retour vers El Chalten.
En chemin, nous croisons nos copains Didier et Carine, qui pique-niquent pendant que es enfants construisent un pont. Il fait beau, la marche est facile, et le retour est des plus agréables.
Arrivés à El Chalten, nous nous offrons un burger et une bière bien mérités en compagnie de Neill et Kathy, qui nous accompagnent ensuite à Confluencia, où tous nos copains français sont déjà installés.
Le lendemain, nous avons une merveilleuse surprise : alors que nous prenons notre petit-déjeuner, Didier vient toquer à la fenêtre pour nous offrir un cadeau qui représente pour nous le luxe absolu : une douche CHAUDE dans le camping-car !
Impossible de vous décrire notre bonheur...
Pour fêter ça, nous passons des heures à nettoyer et ranger Joia, à nous chouchouter, bref, une bonne journée de cocooning. Que cela fait du bien !
Pour achever cette journée parfaite, nous nous offrons un resto avec tous les copains pour dîner. Le pauvre monsieur est tout seul en cuisine et un peu dépassé par les événements (il ne doit pas avoir l'habitude de voir débarquer d'un coup d'un seul une bande de onze français affamés, assoiffés, et tous contents de faire leur premier vrai dîner ensemble), mais qu'importe, nous passons un très bon moment.
Il n'y a pas à dire, on sent bien dans cette petite ville, et on devine que l'on pourrait facilement s'y oublier quelques semaines, voir quelques mois...
Pourtant, le lendemain, après avoir encore traîné avec nos compagnons de route, de rejoignons Neill afin de l'aider à régler quelques soucis qu'il a avec sa Kombi et de partager une dernière bière avant de prendre la route pour Governador Gregores.
À bientôt en la carretera !
