Adios todos !
- b8jo40
- 18 juin 2018
- 7 min de lecture
Après avoir découvert des villes-fantôme et adopté un chaton, notre grande famille (et oui, nous sommes toujours avec nos petits loulous : Fann, Seb... et leur petite chienne Joy, qui nous ont rejoint à San Pedro de Atacama il y a 15 jours) quitte la région d'Iquique le 14 juin.
Notre objectif ? Gagner le Pérou le plus rapidement possible !
En effet, financièrement, nous ne sommes pas au top, et le Chili est un pays cher. Vraiment cher (à peu près autant que la France globalement).
Mais ce n'est pas la porte à côté...
Heureusement, nous pouvons discuter avec Daisy (l'autre van) grâce à nos super talkie-walkies achetés à Iquique. Ça nous change vraiment la vie : quand on n'a pas de téléphone, c'est pratique de pouvoir communiquer avec les gens avec qui on voyage !
Après avoir exploré la ville-fantôme de Santa Laura, nous prenons la route en direction de l'océan : Fanny n'en peut plus, elle veut voir des vagues !
Le temps n'est malheureusement pas de notre côté : il vente, il fait gris... Pour la bronzette on repassera !
Mais Caleta Camarones reste une sympathique étape, et même si les maillots de bain restent au placard, cela nous fait énormément de bien de nous balader au bord de la grève.
C'est l'occasion pour Kike de pouvoir faire une vraie promenade : la veille, nous avions un peu peur qu'il ne s'échappe sur le parking de Santa-Laura ou dans une station-service...
Ici, nous sommes au calme, et il n'y a pas trop d'endroits où il risquerait de se perdre - de plus, on dirait qu'il apprécie sa nouvelle maison, que nous avons un peu aménagée afin qu'il s'y sente bien.
Cette petite halte nous est particulièrement sympathique, nous sommes bien installés ! Et retrouver un lieu désert après la ville est toujours agréable.
Campement au bord du Pacifique...
Nous reprenons la route le lendemain sous le soleil, en espérant passer la frontière ce jour.
Mais avec toutes nos bestioles, les choses se corsent un peu, et nous devons accomplir certaines formalités pour passer la douane sans encombres.
Comment Kike a gagné son surnom de "chat-patate" : sur la route, il a un comportement assez similaire à celui d'un tubercule. Il ne fait RIEN (enfin... presque).
Nous nous arrêtons donc à Arica afin de faire un petit tour chez le vétérinaire : Kike est dans un sale état (plein de puces, il est trop maigre, a les oreilles noires et les yeux qui coulent, et il est infesté de vers), et si Joy a déjà une puce d'identification, lui doit s'en faire poser une (obligatoire pour passer les frontières), et les deux petits poilus doivent se faire vacciner.
Nous devons en outre trouver un mécanicien, car notre batterie auxiliaire nous a encore lâché (nous comprenons le souci : quand elle se décharge, le fusible brûle...).
Ce n'est pas la fin du monde puisque les copains peuvent nous garder des trucs au frais et nous faire recharger des appareils lorsque nous sommes à l'arrêt (quand on roule, nous sommes autonomes : nous avons acheté un petit transformateur se branchant sur la prise allume-cigare lors de notre passage à la zone franche d'Iquique), mais c'est toujours mieux de pouvoir être autonomes.
Coup de bol : nous trouvons un garage et un vétérinaire qui se font face, et le vétérinaire se trouve être la clinique vétérinaire de la municipalité. Tous les soins sont donc gratuits !
Kike se fait donc implanter sa puce d'identification (ici, on dit microchip) : il est officiellement adopté !
En revanche, c'est à nous d'acheter les vaccins, et la clinique est exceptionnellement fermée cet après-midi. Nous achetons donc les précieux (que nous gardons au frais dans le frigo des copains), passons à la SAG (services agro-sanitaires chiliens) pour connaître les formalités à accomplir pour pouvoir quitter le Chili et entrer au Pérou avec des animaux, et ne savons plus trop quoi faire : nous sommes vendredi, la SAG comme la clinique ne rouvriront que lundi.
Nous sommes bloqués pour le week-end.
Nous n'avons aucune envie de rester dans Arica (nous sommes devenus un peu sauvages, et les villes, ce n'est vraiment pas notre truc), et partons donc pour un petit village voisin.
San Miguel de Azapa, situé au coeur de la vallée... d'Azapa (bah tiens), est un petit village paisible d'environ 2 000 habitants, ce qui correspond beaucoup plus à nos envies qu'une grande ville comme Arica.
Nous nous installons au bout d'une rue en cul-de-sac, à côté de l'église.
La police vient nous voir, juste pour vérifier que nous n'allons pas troubler la tranquillité du village : quand ils nous voient en train de préparer le repas et de nous occuper de nos bébés animaux, ils sont vite rassurés et après une petite discussion amicale (nous leur racontons un peu notre voyage, ils trouvent ça chouette), ils nous laissent tranquilles.
Nous passons donc ici la fin de journée et la nuit, mais le lendemain, samedi, nous préférons quitter les lieux afin de ne pas déranger les habitants.
Et puis, nous avons trouvé une activité à faire !
En effet, en bordure du village se trouve le musée archéologique, qui possède des momies de la culture des Chinchorros, un peuple de pécheurs ayant vécu dans la région il y a quelques 7 000 ans. Elles comptent parmi les plus vieilles du monde.
Elles constituent surtout un bon prétexte pour en apprendre plus sur la culture chinchorro et ses rites funéraires.
Ainsi, les momies les plus anciennes (de -5 000 à -2 800 avant J.C.) sont appelées momies noires, car les corps étaient recouverts d'une sorte d'argile peinte ensuite avec du manganèse. Par la suite (de - 2 500 à -1 500), la technique de momification a évolué, les corps étant peints en rouge, tandis que le visage était peint en rouge ou en marron : on appelle les momies ayant subi ce rite momies rouges.
Enfin, les momies à bandages (à partir de -2 620) sont recouvertes de bandelettes, généralement constituées de peau, parfois animale.
Contrairement à d'autres cultures, les Chincherros ne réservaient pas la momification à une certaine élite de la société, et les morts continuaient à participer à la vie de la communauté : hommes, femmes, enfants... Tous étaient transformés en momies, et ces dernières étaient régulièrement sorties de leur tombeau lors de fêtes religieuses ou d’événements festifs.
Le Museo Archelogico compte aussi avec de nombreux objets et oeuvres des cultures régionales passées. L'influence Tiwanaku, par exemple, est très claire, notamment dans les dessins des tissus et céramiques.
Et puis... Dans l'enceinte du musée, il y a également un très agréable jardin, un robinet où l'on peut remplir nos bidons (ça tombe bien, nos réserves d'eau commençaient à s'épuiser), le wi-fi, et des toilettes ! Et c'est toujours super chouette d'avoir des toilettes (parce que bon, faire ses besoins dans un pot et chercher un endroit où le vider discrétos, c'est sympa, mais ça va 5 minutes...).
Pour couronner le tout, une partie du musée étant fermée pour rénovation (pas la salle des momies heureusement!), l'entrée est gratuite !
Nous pouvons donc faire autant d'allers et retours que nous le souhaitons.
Est-il besoin de dire que nous décidons très rapidement que ce sera notre camp en attendant l'ouverture de la clinique vétérinaire et des bureaux de la SAG ?
Nous passons le reste de l'après-midi à glandouiller gentiment, avant de nous faire une super soirée ciné : confortablement vautrés sur le lit de Seb et Fanny, nous nous empiffrons de pop-corn au caramel (ce n'est pas notre coup d'essai, et Seb est passé maître dans l'art de la caramélisation de pop-corn) en regardant un film, les bestioles blotties contre nous...
Le lendemain, nous passons la journée à arranger ce qui doit l'être dans nos camions, à profiter du wi-fi pour travailler, lire les nouvelles, discuter avec la famille... En début d'après-midi, un couple en camping-car débarque avec ses deux enfants : Cinta et Quentin (!) sont suisses, ils voyagent depuis quelques mois et sont ma foi plutôt cools.
Nous papotons pendant quelques heures, puis ils repartent, non sans que nous ayons échangé nos numéros : ils suivent plus ou moins le même itinéraire que nous, donc nous allons sans doute nous recroiser.
Notre nouvelle soirée ciné est un échec : Fanny s'endort avant le générique de début, et Johanna la suit dans les bras de Morphée quelques minutes plus tard... Les hommes sont un peu plus vaillants, mais finissent aussi par s'endormir à moitié... À peine le film terminé, nous rentrons « chez nous » pour un gros dodo...
Ça fatigue de ne rien faire !
Le 18 juin, nous retournons à Arica faire vacciner les bestioles. Malheureusement, le gentil vétérinaire que nous avions vu vendredi est occupé, nous ne pourrons passer que dans quelques heures.
Quentin et Seb commencent à en avoir marre d'être bloqués pour des histoires de vaccins et à ronger leur frein.
Nous mettons ce temps à profit pour faire les courses au supermarché, et enfin, nous pouvons procéder aux vaccinations. Ça râle chez les poilus...
Un petit passage à la SAG pour remplir les papiers nous autorisant à transporter nos animaux hors du pays, et nous pouvons enfin partir.
À nous le Pérou !!!
Enfin... C'est ce que nous croyons...
Après avoir eu toutes les peines du monde à obtenir un formulaire (payant) dans un casino (comprendre cafétéria... Nous aussi ça nous paraissait louche) à remettre aux douaniers, nous commençons les formalités pour le passage de frontière.
C'est relativement rapide pour nous, mais ça traîne du côté de Daisy. Ça prend même un temps fou.
Nous allons voir ce qu'il se passe, et c'est la caca, c'est la cata, c'est la catastrophe.
Daisy, le van de Fanny et Seb, est un véhicule chilien. Or, les copains n'ayant pas de carte de résidence chilienne, ils sont bloqués. On ne leur laisse pas passer la frontière, ils doivent rester au Chili. Et nous ne pouvons pas revenir au Chili, n'ayant pas les documents nécessaires pour faire passer Kike dans ce sens là (les joies de l'administration).
Nous parlementons pendant des heures, rien à faire.
Épuisés, atterrés, choqués, nous nous séparons sur le parking, espérant qu'ils pourront accomplir les formalités nécessaires le lendemain matin et nous rejoindre dans la journée.
Dans la panique (nous n'étions absolument pas prêts à être séparés ainsi), Seb et Fanny oublient des affaires dans notre van, nous en oublions dans le leur, et nous gardons chacun un talkie...
C'est donc tristes et désemparés que nous entrons au Pérou.
Nous passons la nuit au poste frontière, côté péruvien, espérant nous réveiller avec de bonnes nouvelles...
À bientôt en la carretera !
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