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Coca, Colca, et caetera...

Nous quittons Arequipa le 20 juin, enchantés par sa beauté et sa richesse. Le trafic est terrible, mais nous commençons déjà à nous y faire, et la circulation est tellement aberrante que finalement, ça nous fait plutôt marrer. Nous nous éloignons de la ville et faisons halte dans un petit village pour la nuit, avant de poursuivre notre route vers le canyon de Colca. Mais avant d'y parvenir, nous devons traverser la réserve nationale de Salinas et Aguada Blanca et passer le col de Patapampa à 4 910 m d'altitude ! Le paysage est grandiose, et nous pouvons observer les majestueux volcans qui ferment l'horizon (le plus haut d'entre eux, l'Ampato, culmine à 6 510 m), ainsi que de nombreux apachatas (petits tas de pierres, en général élevé en haut des plus hautes montagnes, destinés à s'attirer les faveurs des apus, divinités de la montagne).




Afin de supporter l'altitude, nous mâchons des feuilles de coca depuis le matin, et nous sirotons notre mate de coca, préparé avant de prendre la route, qui a le double avantage de nous éviter le sorroche (mal des montagnes) et de nous réchauffer. Nous poursuivons notre chemin, qui redescend gentiment jusqu'à Chivay, la porte d'entrée du canyon, située à 3 640 m au-dessus du niveau de la mer. D'une altitude maximale de 4 350 m pour une profondeur de 3 400 m, le canyon de Colca est souvent considéré comme le plus profond du monde (à tort, puisque son voisin le canyon de Cotahuasi le dépasserait en réalité de 130 m) et doit son nom à la rivière Colca qui serpente au pied des cultures en terrasse à flanc de montagne (dont certaines étaient déjà utilisées par les incas). Mais rendons à César ce qui est à César : le canyon de Colca est 2 fois plus profond que son cousin le Grand Canyon ! Après nous être acquittés d'un droit d'entrée mirobolant (70 soles, soit 18 € pour Quentin, 40 pour Johanna – tarif préférentiel pour les sud-américains...), nous effectuons encore quelques kilomètres et arrivons à Chivay. Surprise ! Le 21 juin est justement l'anniversaire de la Province de Caylloma Chivay, et les festivités battent leur plein ! Nous voilà transportés dans un autre univers, fait de fanfares, de danses folkloriques, de défilés de bétail... Et de diablotins.


Chacun a revêtu ses plus beaux atours (nous pensons que les gens portent des costumes traditionnels pour la fête, mais nous nous apercevrons vite qu'en dehors des villes, où les jeunes ont tendance à se vêtir à l'européenne, une grande majorité de la population a gardé ses traditions vestimentaires). Nous passons un bon moment à observer (et à participer) à la fête, puis nous dirigeons vers le marché, histoire de manger un morceau et de refaire des provisions.



Nous quittons ensuite l'animation pour un coin plus tranquille : en contrebas du village de Yanque, à quelques kilomètres de là, on trouve des aguas termales, piscines d'eau chaude naturelles !



Nous nous y installons pour la nuit, et Quentin en profite même pour un prendre un bain nocturne, en contemplant les étoiles... La sortie de l'eau en revanche s'avère quelques peu difficile (il fait bien frais par ici...). Le lendemain, nous retournons tous les deux nous baigner après le petit déjeuner. Comme c'est agréable ! À part quelques locaux et deux touristes égarés, les lieux sont parfaitement calmes, et nous sortons de là tout ragaillardis... jusqu'à ce qu'un groupe d'hommes arrive : ils fêtent l'anniversaire de l'un d'eux, et « forcent » Quentin à boire quelques bières avec eux histoire de marquer le coup... Plus très frais le Roudoudou... Afin de reprendre du poil de la bête, nous allons déjeuner à Yanque dans un petit boui-boui qui nous sert un menu del dia conséquent et à moindre prix (7 soles par personne... environ 1,80 € pour une soupe, un plat et une boisson, sachant que la soupe toute seule aurait suffit à nous caler).


Place de Yanque

Nous sommes prêts pour une petite marche : direction l'autre rive de la Colca, nous allons visiter les ruines d'Uyo-Uyo. Ce site archéologique était autrefois la capitale du Colca. Bâtie pendant la période Collagua, Uyo-Uyo (ou Uyu-Uyu) fut ensuite habitée et exploitée par les incas. Nous pouvons aujourd'hui encore voir les anciennes habitations, les bâtiments utilisés comme réserves de nourriture et de graines, et l'impressionnant système d'irrigation mis en œuvre. Arrivés en haut du site, nous culminons la vallée et profitons d'une vue panoramique sur la vallée, ce qui n'est pas à dédaigner.



Comme le lendemain, nous voulons visiter la forteresse de Chimpa, vestige de civilisations pré-incas et des collaguas (les collaguas habitent toujours la région), autant nous avancer avant la tombée du jour : nous tentons d'arriver au point de départ de la randonnée vers la forteresse. Au fur et à mesure que nous nous enfonçons plus avant dans le canyon, il se resserre, devient plus étroit, et la route bien moins praticable, même si elle reste carrossable jusqu'au petit village de Madrigal.



Mail là, il y a des travaux et une déviation, nous ne trouvons pas le chemin de la forteresse et nous retrouvons sur des portions de "route" boueux et impraticables alors que la nuit tombe... Tant pis, nous passons la nuit sur la place du village, demain sera un autre jour...


Mais quelle nuit... La personne qui s'occupe de l'église est complètement malade : à partir de 4h30 du matin, le prêtre prêche au micro et diffuse la bonne parole à fond sur les hauts parleurs situés tout autour de la place.


Il est en forme : il continue jusqu'à 6h30. Nous avons du mal à nous rendormir, mais y parvenons au bout d'une heure. C'était sans compter sur notre ami, qui se met à carillonner comme un damné (c'est un comble) dès 8h, et de façon complètement anarchique...


Tant pis, on dormira une autre fois...


Tunas (les fruits rouges du cactus, mais qui sont parfois verts, oranges, jaunes...)

Des habitants nous renseignent sur la route à prendre, entons arrivons sans trop​​ d'encombres sur le "parking" (comprendre "étendue herbeuse") de la forteresse de Chimpa.


Le gardien de la forteresse arrive alors que nous commençons à prendre notre petit-déj. Sympa, il nous offre des tunas, les savoureux fruits d'un cactus.


Mais ce n'est pas le tout, nous avons rendez-vous avec la plus belle vue qui soit sur le canyon et la vallée ! Au bout de 2,5 km de grimpette (environ 400 m de dénivelé) à plus de 3 000 m d'altitude, nous arrivons en un peu plus d'une heure (heureusement que nous sommes acclimatés à l'altitude !) en haut de la colline et découvrons un magnifique panorama sur les deux versants.



Vue depuis le sommet de la colline de Chimpa

En redescendant vers la rivière, nous admirons les incroyables maquettes de terrasses gravées dans la pierre, et faisons un petit détour pour aller voir les tombeaux suspendus des collaguas.


Surprise !


Là où nous nous attendions à voir des tombes creusées dans la colline, il s'agit principalement... de tas d'os humains éparpillés un peu partout. Ça fait un peu drôle.



De retour au fond de la vallée, nous laissons Kike se balader une heure ou deux (il est resté enfermé pendant que nous visitions la forteresse... 2h30, ce n'est pas énorme, mais il est content de sortir) et revenons vers Madrigal : il nous faut trouver le pont qui nous ramènera de l'autre côté de la rivière Colca, sans repasser par Yanque.


Nous faisons route jusqu'au mirador Cruz del Condor, un haut lieu du tourisme de la région.


Mais à la tombée de la nuit, il n'y a personne - ceci dit, il n'y a pas de condors non plus.


Personne ? C'était sans compter l'arrivée d'un autre Kombi... Habité par des français bien sûr !


Tout se goupille pour le mieux : nous avons à manger, eux pas trop, mais ils ont des tas de bières de réserve... Nous voilà partis pour un apéro-dîner à quatre !


Le lendemain matin, nous allons tous les quatre profiter du passage du majestueux volatile, qui plane sans effort à quelques mètres de nous à peine...



Mais rapidement, un condor géant débarque et dérange Quentin : il s'agit d'un type déguisé en condor, qui fait payer les touristes pour être pris avec lui en photo.


C'est le signal : les bus commencent à arriver et à cracher leurs flux d'êtres humains... Bran-le-bat de combat, nous remballons vite fait bien fait, souhaitons bonne route à nos copains d'un jour, et filons vers Cabanaconde, village de culture... NON, pas collagua, enfin ! CABANAconde : culture cabana... Il faut suivre un peu...


Nous arrivons pile pendant la loterie du dimanche...




Un petit tour dans les environs jusqu'à un joli mirador et d'improbables arènes (Cabanaconde abrite des courses de taureaux chaque année... L'héritage espagnol !), et nous quittons le village après avoir fait quelques emplettes, non sans nous arrêter un peu après le pueblo dans un immense bâtiment super bizarre et entièrement vide, qui demeure un grand mystère pour nous.



Nous avons l'impression que cette petite étape dans le canyon de Colca nous a donné une sorte de condensé de la culture péruvienne.


Mais le Pérou, ce ne sont pas que les Andes et les hauts plateaux : direction l'océan !


Nous pensons pouvoir arrive sur la côte avant le coucher du soleil.


Mais c'est sans compter sur l'état de la route ! Elle est est difficile et serpente, monte, descend... Elle est littéralement INTERMINABLE.


Heureusement, le paysage est à la hauteur de la longueur du trajet.



Cependant, nous avons l'impression que nous n'arriverons jamais.


La nuit tombe petit à petit, et nous fatiguons sérieusement. Ce n'est qu'à 21h passées que nous trouvons un endroit où nous arrêter, au bord du Pacifique. L'endroit n'a pas l'air très glamour (la plupart des bâtiments semblent abandonnés... Ils sont probablement utilisés en saison, mais pas à cette époque de l'année), mais nous n'en pouvons plus : nous décidons de rester ici.


Et puis, nous avons un programme très excitant pour les prochains jours, autant être en forme !



À bientôt en la carretera !



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