Une étape capitale
- b8jo40
- 16 avr. 2018
- 6 min de lecture
Après avoir quitté le Parc National de la Laguna del Laja sous une pluie battante, nous faisons un petit passage ravitaillement à l'Unimarc de Yungai et au Lider de Chillan afin de racheter de la nourriture et surtout des cartouches de gaz (oui, sinon ça ne sert pas à grand-chose d'acheter à manger si on ne peut pas faire cuire nos repas...), avant de passer la nuit dans une station-service Copec glauquissime, le tout sous une pluie battante.
Super glamour, la fin de journée du 9 avril...
Le 10, c'est une autre histoire.
Le grand beau est de retour, et nous avalons les kilomètres.
À tel point que nous réalisons que nous pouvons arriver le jour même à Santiago !
Cela pourrait être chouette, car nous avons appris la veille au soir que les Chausson y seraient au moins jusqu'au lendemain soir (vous savez... Mike, Marion et leurs deux amours de blondinettes, Margaux et Emilie... On vous en a parlé à plusieurs reprises, depuis notre rencontre à Torres del Paine jusqu'à nos dernières retrouvailles à Pucon).
Mais après toutes ces semaines presque en dehors du monde, Johanna panique totalement à l'idée de se retrouver dans une grande ville, aussi nous nous dirigeons dans un premier temps vers le canyon de Maipo, à seulement 25 km de la capitale du pays.
Lieu d'escapade privilégié des santiaguinos (habitants de Santiago), ce canyon, au fond duquel coule le fleuve Maipo, est un site privilégié pour la randonnée et la détente (nombreuses sources d'eau chaude dans la région).
Nous finissons notre route au milieu des bouchons, mais en admirant un magnifique coucher de soleil qui illumine les Andes de mille feux, et atteignons enfin San José de Maipo, la plus grande ville du coin, située au cœur du canyon.
Quentin, qui craignait que, si proche de Santiago, la ville soit peu sûre, change vite d'opinion : cette petite ville coloniale où les structures en adobe et la belle petite église du XVIII ème sont parfaitement préservées est absolument charmante et paisible.
Nous profitons un peu de la jolie bourgade avant de prendre un repos bien mérité.
Le lendemain, nous reprenons la route vers un village un peu plus loin afin d'aller faire une petite rando et de gagner Santiago.
Oui mais... C'était sans compter sur le fait que nous rencontrons en route un couple de canadiens, avec qui nous papotons, papotons... Un paysan vient discuter avec nous et les heures filent.
À peine le temps de faire une petite balade, et il est temps de nous diriger vers Santiago. On ne peut pas dire que nous ayons vraiment profité des lieux, mais nous aurons fait de chouettes rencontres !
Les embouteillages sont monstrueux ! Mais il nous est très facile de trouver notre chemin jusqu'au pied du Cerro San Cristobal, où se sont installés les Chausson.
Disons-le tout de suite : ce campement est un rêve ! Tranquille, sécurisé, gratuit (nous donnerons tout de même chacun quelque chose aux gardiens en partant, pour les remercier), il y a des toilettes gratuites, du wifi, le quartier est résidentiel donc très calme... Le PA-RA-DIS !
Nous sommes bien contents de retrouver les copains, qui nous présentent les autres "squatteurs" du coin : Marie-Lou et Rodrigo, un couple franco-péruvien qui voyage aussi en kombi tout en réalisant un documentaire sur la musique électronique en Amérique du Sud, Selena et Francesco (couple italo-vénézuélien), Dorian et Léa (des français qui voyagent... avec un break Dodge ! Ça fait petit, mais quand on s'aime fort...).
De loin, on aperçoit le vieux monsieur qui habite à l'année dans un vieux bus immobile, et on nous dit que la kombi déserte est habitée par un couple d'argentins, actuellement en train d'assister à un concert de Radiohead.
Tout ce petit monde est fort sympathique, et nous invite cordialement à manger des repas (petites galettes fourrées).
Le lendemain, nous passons la matinée à papoter avec nos "voisins", avec qui nous organisons une surprise pour Marie-Lou, qui fête aujourd'hui ses 30 ans et a un peu le mal du pays.
Nous passons l'après-midi à la découverte de la ville en compagnie de Marie-Lou et Rodrigo, qui sont décidément une belle rencontre.
Après avoir admiré une magnifique vue sur la ville depuis le Cerro Santa Lucia, nous allons arpenter les rues du quartier de Bella Arte, où nous prenons que nous avons la chance d'être dans le coin pile pendant un festival d'art urbain, qui commence officiellement le lendemain (en pratique,il y a déjà quelques installations).
Nous quittons nos comparses, qui ont une interview à réaliser pour leur documentaire, et gagnons paisiblement la Plaza de Armas, avant de filer au camp (notre installation ressemble à s'y méprendre à un campement manouche...).
Là, c'est le branle-bat de combat !
Tout le monde s'active pour faire à Marie-Lou un anniversaire digne de ce nom : nous nous sommes divisé les tâches et les courses le matin, et c'est à qui coupera des oignons pour les fajitas, fera monter des oeufs en neige pour la mousse au chocolat...
C'est bien à propos que Johanna s'est souvenue que Lana lui avait offert un plat magique, qui permet de réaliser un gâteau... Sans four !
Nous déballons tables et chaises pliantes, et lorsque Marie-Lou arrive, nous avons un véritable festin à lui offrir !
Émue, elle fond en larmes : elle ne s'attendait absolument pas à avoir une (presque) vraie fête d'anniversaire, c'est un très joli moment. Certes, nous sommes sur un parking, au coeur d'une ville immense, et à l'autre bout du monde, mais il y a des copains, un plat, une farandole de desserts, et même des bougies bricolées par les petites à souffler sur le gâteau.
Comme quoi, quand on veut...
La petite fête se poursuit jusqu'à une heure avancée de la nuit, tout le monde semble ravi.
Après avoir (enfin) déballé nos affaires d'été et fait un bon ménage, nous passons la journée du 13 à nous promener à pied dans la ville, avant de retourner dans le quartier de Bela Arte pour le festival d'art urbain.
Nous y retrouvons les Chausson, puis Léa et Dorian, avec qui nous finissons par aller boire quelques verres en terrasse avant de rentrer ensemble au camp, où nous dînons en compagnie de Rodrigo et Marie-Lou.
Le lendemain, nous visitons l'un des musées les plus intéressants qu'il nous ait été donné de voir : le musée d'art précolombien.
Situé au coeur de la capitale, ce musée possède une impressionnante collection d'artefacts réalisés par les civilisations ayant précédé l'arrivée des espagnols : incas, bien sûrs, mais aussi aymara, aztèques, mayas... Mais aussi mapuche, seule civilisation précolombienne à survivre encore au Chili (nous disons bien "survivre", car, persécutés durant le régime dictatorial de Pinochet, ils luttent aujourd'hui quotidiennement pour récupérer leurs terres, préserver leur identité et acquérir des droits).
À peine le temps d'avaler un petit quelque chose au campement en papotant avec les Chausson, et nous repartons avec Rodrigo et Marie-Lou pour une soirée mémorable !
Direction le quartier Italia pour une soirée techno illégale dans un hangar à ciel ouvert, organisée par la femme que nos copains ont interviewé il y a quelques jours.
On rigole bien, la musique est intéressante, on danse, on papote avec plein de gens... Mais dans le fond, cette soirée aurait tout aussi bien pu avoir lieu à Paris, New-York ou Athènes : vive la mondialisation, qui n'épargne même pas la contre-culture.
Comme de vrais locaux, le lendemain, dimanche, nous allons nous promener sur le Cerro San Cristobal, au pied duquel nous campons. Évidemment, pas question de prendre le téléférique, nous montons à pied (et en lendemain de fête, on le sent bien passer).
Mais la grimpette vaut l'effort : une fois en haut, "el camino de las siete palavras" nous permet de découvrir 7 croix peintes par des artistes voulant incarner la foi, l’espoir, et l’inspiration artistique vers Dieu en s'appuyant sur un mot (généralement une vertu), puis nous atteignons la chapelle de la maternité de Marie, la place basque, un mur entier d'offrandes en tous genres à la Vierge... Et bien sûr, la statue de la Vierge Immaculée elle, même, pendant chilien du Christ Rédempteur de Rio.
En redescendant, nous tombons sur les Chausson, avec qui nous passons un moment au parc (notamment dans le parc musical, où des instruments de musique géants sont mis à disposition) avant de rentrer tranquillement.
Cadeau : Quentin et les Chausson au complet à l'oeuvre :
Pour notre dernier jour à Santiago, nous décidons de profiter du soleil et de l'accès à l'eau courante et pour prendre une vraie douche, et tant pis pour l'intimité. On vous laisse imaginer la tête des passants quand Johanna se rince les cheveux entre deux voitures... Vous imaginez la même chose à Paris ?
Avant de partir, nous emmenons les Chausson faire un tour avec Joia, direction Décathlon ! Et oui, notre enseigne préférée (on a un peu revu nos valeurs depuis qu'on est partis...) a ouvert ses portes au Chili il y a quelques jours ! Nous ne pouvions pas ne pas en profiter...
Après avoir ramené la petite famille au campement, nous prenons la route, direction Vaparaiso, où nous devons rejoindre Dorian et Léa, partis quelques heures plus tôt.
À bientôt en la carretera !
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