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Le désert, c'est pas ma tasse de thé... (ou la pire galère de tout le voyage)

Nous entrons encore une fois (la cinquième !) au Chili le 19 mai, après une éprouvante journée de route.

Les douaniers du Paso Sico nous infligent une énième fouille du véhicule, mais comme nous avons l'habitude, nous avons bien caché tout ce qu'il nous fallait (charcuterie, fromage, fruits secs, produits laitiers... Tout ce qui est plus cher et/ou moins bon au Chili qu'en Argentine), et tout se passe bien.


Alors que nous revoilà au Chili !

Ceci dit, nous sommes crevés, aussi, nous faisons encore quelques kilomètres et arrivons à un magnifique mirador offrant un point de vue sur un lac. Il n'y a pas beaucoup de passage... C'est décidé, nous dormirons là cette nuit !




Prêts pour une nuit à - 8° C !

Dès que le soleil se couche, le plan grand froid est activé... Nous sommes à environ 4 800 m au-dessus du niveau de la mer, et déjà qu'il ne fait pas bien chaud en journée, la nuit est vraiment glaciale – nous atteindrons tout de même les - 8° C... Dur.


Heureusement, nous commençons à être bien équipés, et une fois au lit sous la couette et les couvertures, nous sommes bien au chaud (OK... il faut admettre que nous avons aussi un sacré nombre de couches de vêtements sur nous... Leggings, jogging en polaire, pulls... Et même une combinaison en polaire par-dessus le tout en ce qui concerne Johanna. Pas très glamour, mais efficace).


Le lendemain matin, alors que nous achevons à peine le petit-déjeuner, les cars de touristes commencent à affluer : notre mirador est l'un des arrêts des excursions.


Nous ne nous attardons pas.


Quelques centaines de mètres après le mirador, nous apercevons un cycliste pédalant dans la forte côte. Nous le klaxonnons pour l'encourager et il nous répond par de grands gestes. Vraiment grands... Un coup d'oeil dans le rétro nous le confirme : on le connaît celui-là !


Nous nous arrêtons pour lui dire bonjour : c'est Damien, que nous avions croisé à Barreal avec la mère de Quentin !


Le pauvre a bien dégusté pour le passage du col (c'était éprouvant en Kombi, vous imaginez en VÉLO ?), et a les mains et les lèvres complètement crevassées par le froid.


En plus, les douaniers ont failli lui prendre sa nourriture, alors que le prochain village est à des centaines de kilomètres du poste-frontière... Il a heureusement réussi à cacher une partie de ses réserves dans ses poches et son manteau, avec l'aide d'un agent un peu moins psychorigide que ses collègues (vélo + fatigue + froid + effort physique intense – nourriture – autres êtres humains = tu meurs)...


Nous lui souhaitons bonne chance (il tient à poursuivre en vélo et ne veut pas entendre parler de stop) et continuons notre chemin.


À nous Atacama !



Nous sommes particulièrement excités, car il s'agit de l'un des endroits que nous avions le plus envie de voir durant notre périple.


Ce désert, réputé comme étant la région la plus aride du monde (certains secteurs peuvent être privés de pluie pendant plus de 50 ans... Autant vous dire qu'on ne s'est pas renseignés sur la météo).


Une barrière de volcans culminant à plus de 6 000 m le sépare de l'Argentine et de la Bolivie il abrite un bon nombre de lagunes, des geysers, un immense salar (dépression couverte d'efflorescences salines), des guanacos bien sûr, mais aussi des vigognes, des flamands roses...


Majestueux entre tous, le volcan Licancabur (5 916 m) est toujours visible.


Le Licancabur

Et on ne vous parle pas du nombre d'observatoires astronomiques : avec un ciel aussi pur et une absence totale de pollution lumineuse, Atacama est probablement l'un des meilleurs endroits du monde (si ce n'est LE meilleur) pour observer les corps célestes.


Bref, ça vend du rêve...


Notre programme : visiter la partie sud du désert avant de gagner San Pedro, le "cœur" du désert, où se concentre l'essentiel de l'activité touristique de la région, et poursuivre par l'exploration de la région nord, avant de filer au Pérou.


Une mauvaise piste serpentant à plus de 4 000 m d'altitude à travers les steppes sauvages d'Atacama nous emmène (laborieusement, il faut le dire) vers deux sublimes lagunes couleur saphir : Miscanti et Miniques.




Le site est payant (comme tout à Atacama, c'est d'ailleurs notre gros coup de gueule sur la région, nous y reviendrons), et n'offre pas beaucoup de possibilités de balades : un petit tour au bord de la laguna Miscanti, un point de vue sur la laguna Miniques... Et voilà.


Certes, l'endroit est magnifique (même s'il n'y a pas de flamants roses à cette époque de l'année), mais bon...



Nous décidons donc de profiter un maximum de la vue et de déjeuner sur place.


C'est le moment que choisissent quelques ravissantes vigognes pour aller s'abreuver à la lagune (pourtant salée) toute proche, avant de se rapprocher, si près qu'on pourrait presque les toucher ! Pas farouches, les petites !




Nos gambettes réclament cependant un peu d'exercice, et nous partons donc pour la quebrada de Jerez, une véritable oasis au milieu du désert.


Ce petit défilé situé à la sortie de la ville de Toconao est considéré comme le garde-manger d'Atacama. Une petite rivière s'y écoule paisiblement, apportant la vie dans le désert : figuiers et autres arbres fruitiers s'y épanouissent dans un écrin de verdure que l'on n'aurait jamais soupçonné ici.


Un petit tour en amont permet de découvrir un mirador et des vestiges archéologiques, notamment des trous creusés dans la roche : les « frigos » de l'époque !


Nous suivons la rivière en direction des roches et suivons la faille, mais la nuit commence à tomber, et nous faisons demi-tour.


Des tables de pique-nique étant à disposition, c'est une halte sans doute très sympa pour un déjeuner, mais sinon, elle ne vaut pas vraiment le détour.



Après un petit arrêt à Toconao (où nous apprenons que le seul distributeur de la région se situe à San Pedro, à 40km de là), nous poursuivons en direction de la laguna Chaxa, un autre « poumon » de la vie de la région..



Nous nous trouvons un petit décroché sur le bord de la route en terre qui y mène, et nous installons pour la nuit dans le calme et la sérénité du désert.



Le lendemain, nous arrivons à la lagune assez tôt pour profiter des flamants roses et de la douce lumière du matin avant l'arrivée en masse des touristes en provenance de San Pedro.



Située au cœur du Salar d'Atacama, la laguna Chaxa constitue la porte d'entrée de la Réserve nationale Los Flamencos et abrite trois espèces de flamants : le flamant de James, le flamant du Chili et le flamant andin.


Nous sommes impressionnés par les concrétions salines aux formes tarabiscotées qui étincellent au soleil.



Le salar constitue la seconde plus grande réserve mondiale de lithium, et est largement exploité (contrairement au salar d'Uyuni, encore préservé).


Heureusement pour nous, la plupart des touristes visitent la région avec des agences, qui ont toutes peu ou prou le même parcours : une fois la grosse vague de la matinée passée (pendant que nous prenons notre petit déjeuner sur le parking... Haha!), nous avons le site à peu près pour nous tous seuls.



Nous profitons du silence qui règne dans ce véritable havre de paix, rêvant en regardant les flamants prendre leur envol et admirant le reflet des montagnes et volcans dans le lac. Autant vous dire que nous passons presque toute la journée sur place !



Mais ce n'est pas le tout : nous n'avons presque plus rien à manger, l'eau commence à devenir un sacré problème, bref, il est temps d'aller faire un tour à San Pedro !


Situé à un peu plus de 2 438 m d'altitude, ce village de 5 000 habitants aux belles constructions en adobe nous séduit tout de suite malgré l'abondance de touristes (et encore, il paraît que nous sommes au cœur de la basse saison et qu'il n'y a pas grand-monde... Et ben!).



Nous traînons un peu sur la place afin de profiter du wi-fi public, et y faisons connaissance avec Alex, un jeune français en congé sabbatique pour deux ans. Comme il travaille dans une agence depuis deux mois, il nous donne plein de bons plans pour visiter la région (les tarifs, les arnaques, les endroits les moins chers pour faire nos courses alimentaires – San Pedro est globalement hors de prix par rapport au reste du pays...), et surtout : une super boulangerie où on trouve un sorte de baguette au pain complet !


Nous pleurons presque de joie en sortant de la boulangerie et tombons nez-à-nez avec Damien, notre copain cycliste qui vient d'arriver !


C'est décidé : cela fait trop de fois que nos chemins se croisent, nous nous installerons ensemble pour les jours à venir.


Nous avions décidé de nous installer à la Pukara de Quitor, afin de pouvoir la visiter demain et de ne pas dormir dans le village même (quand on a le choix, nous préférons toujours dormir dans la nature plutôt qu'en ville).


Damien nous y retrouve après avoir ses courses.


Nous passons une chouette soirée, même s'il fait affreusement froid.


Johanna lance un thé, histoire de nous réchauffer un peu avant d'aller dormir. Mais on papote, on papote, et elle oublie l'eau qui bout depuis 20 minutes.


Elle bondit dans le camion à la recherche de la boule à thé... et c'est le drame.


L'intégralité de la casserole d'eau pire que bouillante se renverse en plein sur son pied.


Autant vous dire que ça fait MAL.


Lorsqu'elle parvient à retirer sa chaussette imbibée de liquide brûlant, la peau part avec... Aucun doute n'est possible : c'est une bonne brûlure au 3 ème degré.


Nous ne pouvons pas faire grand-chose sur le moment, à part laisser son pied tremper plus de 30 minutes dans de l'eau froide.


Après un passage à la pharmacie le lendemain, nous finissons par aller le jour suivant à l'hôpital, ou plutôt au dispensaire. Il ne paie pas de mine et manque cruellement de moyens, mais le personnel est très compétent et sympathique.


On vous passe les détails, mais sachez que :

  1. Il ne faut JAMAIS mettre de pommade, crème ou quoi que ce soit sur une brûlure au 3 ème degré. Jamais.

  2. Se faire arracher la peau sans anesthésie ni calmant, même par l'infirmière la plus douce de la terre, c'est une expérience ignoble que nous ne souhaiterions pas à notre pire ennemi.


OUI on a des photos avant/après et même pendant, mais NON on ne les mettra pas en ligne, c'est dégueulasse !


Johanna, normalement plutôt dure à la douleur, manque de s'évanouir à plusieurs reprises pendant « l'opération »... En plus, vu le monde qu'il y avait, Quentin pensait avoir du temps et l'a laissée en plan.


Marcher jusqu'à la place de San Pedro est une épreuve, et lorsqu'elle tombe sur Alex (le prof que nous avions rencontré à notre arrivée) qui lui demande si ça va, elle fond littéralement en larmes.


Nous voilà en outre bloqués pour au moins deux semaines dans le désert, car Johanna doit recevoir des soins tous les deux jours, et les médecins ont été formels : il faut absolument qu'ils soient délivrés à l'hôpital, en milieu stérile, car une brûlure s'infecte très facilement.


Et en vivant dans un van, dans une endroit où tout n'est que sable et poussière, il n'y a pas 15 000 solutions...


Qu'à cela ne tienne : nous sommes bien, très bien installés.


C'est pas un beau campement, ça ? (Rapidement, on se dit que non, et on installe carrément le auvent)


Notre petite vie s'organise rapidement et, nous devons le dire, assez agréablement : nous rencontrons des gens très chouettes, tant à la pukara qu'à San Pedro, où nous allons tous les deux jours pour les soins et le ravitaillement, le gardien de la pukara, Guillermo, vient nous voir matin et soir pour papoter, jouer de la musique et chanter, et nous laisse recharger nos appareil électriques dans sa guérite.


Nous avons différents spots pour le ravitaillement en eau (même si nous devons régulièrement en acheter pour boire, l'eau courante ici étant contaminée au mercure et à l'arsenic à cause des mines), et notre installation a tôt fait de prendre l'aspect d'un campement permanent.


Nous recevons en outre beaucoup de visites : d'Alex, bien sûr, mais aussi des autres personnes que nous rencontrons à San Pedro ou à la pukara, et... d'autres créatures.



Nous passons le temps en jouant de la musique, en bouquinant, en rencontrant de nouvelles personnes... et en faisant des plans pour la suite de notre voyage !



À bientôt en la carretera !

 

Bonus :


Nous avons passé beaucoup de temps à la pukara. Alors on s'est occupés.


Voici quelques extraits de vie en vidéo.


Enjoy !

**********


Johanna étant blessée, quand Damien a failli renoncer à aller à la laguna Chaxa parce que ça faisait trop loin en vélo... Nous avons évidemment proposé de l'y emmener.


Nous avons profité de sa visite pour faire nos petites affaires : ménage, déjeuner... Et "douche"...

 

Ce qui est chouette quand on vit en camion, c'est que tous les chiens errants savent que tu es leur ami.

Alors ils viennent chiller en ta compagnie.

Aujourd'hui, c'est dimanche, et un de nos "copains" est venu dire bonjour... Visiblement, il s'était fait beau pour l'occasion.

 

Un autre truc chouette quand on vit dans un camion, c'est qu'on peut regarder le coucher de soleil en écoutant du Philip Glass à fond sans déranger personne...


 

Nous songeons même à ouvrir un salon de beauté, mais malheureusement, nous n'aurons qu'un seul client : Damien.

Malgré les conditions difficiles, il a pourtant apprécié le résultat...

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